Bacolod, version deluxed: dormir dans un hôtel de passe (malgré moi)
C’est la suite de: De passage (nocturne) à Iloilo
Quelques Couchsurfers rencontrés à Iloilo sont déjà sur place. Eux par contre, ils avaient prévu le coup d’avance et ils ont un toit. Ils essaient comme ils peuvent de nous aider à trouver un logement.
- Première tentative: une chambre quasi souterraine qui sent la moisissure à vous en boucher les poumons. Non, ça ne va pas le faire.
- Deuxième tentative: un hôtel de luxe, joli comme tout, mais non, ça ne va pas le faire non plus, le porte-monnaie en pleure déjà.
- Bon, troisième et dernière tentative (qui me rappellera vaguement une aventure thaïlandaise): c’est un bâtiment un peu étrange qui propose à la fois massages et chambres. Il y a des types à l’air un peu louche affalés à l’entrée. C’est un peu sale, mais on a vu pire.

La demoiselle à la réception, à l’air un peu niais, nous demande si c’est pour l’heure ou pour la nuit. Derrière elle, une crédence est fermée à l’aide de deux immenses couteaux de cuisine barrés en croix dans les poignées. Les hommes assis dans le lobby nous dévisagent.
La réceptionniste nous explique qu’il n’y a plus que les chambres Deluxed à disposition. Sur le coup on est un peu rassurées: on se dit que ça va être bien malgré le prix un peu plus cher. La faute d’orthographe nous fait sourire. On demande tout de même à visiter les lieux avant de se décider et, une fois dans la chambre, on accepte sans trop regarder dans les détails… On est mortes de fatigue, et on ne trouvera certainement pas mieux.
L’heure du sommeil (et des tristes constatations) finit par s’annoncer: les lits sont disproportionnés, tout est décalé, griffé. Les draps sont troués, il y a des verres graisseux sur nos commodes et nos imaginations nous transportent dans tous les plus sombre recoins des possibles réalités de l’endroit. On regarde avec nostalgie les rats courir sous nos fenêtres. Finalement, ce n’était pas une faute d’orthographe ce Deluxed: la chambre a vraiment dû être dé-luxe-ifiée, et ce il y a belle lurette.
Mais au moins, on a un toit. Ouf! Et puis, il y a vraiment plein de savon dans la salle de bain… Encore une fois, on se demande pourquoi. On rit à pleins poumons à chaque ‘beeuuuurk’ de l’une ou de l’autre, faute de mieux.
La nuit venue, le cauchemar commence. Car la guerrière que je suis n’est pas à toute épreuve, non. Madame a une peur bleue des cafards, et il se trouve que les charmantes bestioles décident de sortir de leur trou juste au moment où nous allions plonger dans un sommeil salutaire. Ils sont énormes. Rapides et il y en a plein. Je soulève tous les bagages du sol, je sautille, je guette, jusqu’à ce que la fatigue m’assomme totalement. Nous trouvons un peu de répit-repos, malgré tout: prêtes pour la mascarade!
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(2 commentaires)
Héhé! ça fait partie du voyage ces moments là et après on en rigole. ça m’est arrivé un grand nombre de fois et c’est vrai que la fatigue parvient souvent à nous faire oublier les petites bêtes qui courent autour de nous.
Ouais, ça fait des histoires à raconter et des mamans à affoler… :)