2018 a été la bête curieuse de ces huit années de vie nomade. Elle avait la vocation d’être absolument artistique mais elle s’est mutée en une étape de transition massive, effrayante, essoufflante. Claquer des doigts, dans mon univers, ça n’existe pas!
Je me souviens de la faim. De la douleur. De la solitude. De la rage qui t’habite quand tu ne vois plus rien d’autre que l’injustice. Et je ne sais pas ce qui m’a permis de survivre. Je ne sais pas ce qui permet à certains, comme moi, comme nous, de continuer. Pour moi, c’était partir ou mourir.
Septembre est arrivé comme une délivrance (malgré tout), m’éloignant enfin (mais doucement) de toute l’énergie négative qui s’était accumulée autour de moi durant le mois passé. La Thaïlande m’a, comme toujours, ouvert grand les bras. Et mon amie Lucie aussi: une vraie paire de bras fort nécessaires, en chair et en os, parce que je me suis retrouvée à Bangkok dans un tel état de panique que je n’arrivais plus à envisager d’être seule, même pas pour une heure. « Voilà qui ne te ressemble pas, Corinne. » En effet, je ne me reconnaissais plus.
En neuf ans, le blog a bien changé. Parti d’un petit carnet de bord où je m’attachais à dépeindre les effets sociaux-philosophico-bidouillo-normaux d’une vie nomade expérimentale, il a évolué en un site de voyage où le plus beau de la vie est mises à l’honneur: les belles destinations, les belles gens, les belles choses.
Saviez-vous qu’en 2015, j’ai vécu avec 7000€? La fin de l’année, c’est le rendez-vous du bilan annuel, le moment de remettre bien des choses en perspective!