Histoires
d'ailleurs

Ta vie? Ton oeuvre.

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À chaque fois que je traverse l’océan dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, c’est pleine d’une énergie nouvelle, comme si je remontais le temps. Mais à l’atterrissage le contrecoup est rude: je suis probablement l’une des personnes qui gère le jetlag le plus mal de la planète.

De la difficulté à trouver son rythme

Des années qu’il m’a fallu pour donner un semblant de rythme à mes journées? Un sommeil plus ou moins tranquille? N’en parlons même pas, c’est un chantier quotidien. Ces grandes difficultés à trouver un repos (qui m’ont parfois fois menée à l’hospitalisation et à la cure de somnifères) ne sont certainement pas un facteur anodin dans mon choix de vie. Alors certes, le voyage, le dépaysement, les jetlags, tout ça ne m’est d’aucune aide. Par contre, mes horaires de travail adaptables ont toujours été, depuis plus de quinze ans, un atout indéniable.

Ce n’est que l’une des variables qui font mon mode de vie alternatif. Les mille autres raisons, les mille autres qualités que j’en tire, sont chacun un petit chantier vers un être mieux, en communion avec mes besoins particuliers. Je me suis d’ailleurs souvent faite l’avocate du voyage dans le passé, tellement il m’a changée, grandie, poussée, secouée, déterminée, inspirée. Mais derrière le voyage, il y avait autre chose.

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Ma vie? Mon oeuvre.

Le mouvement? C’est mon rythme. Depuis le temps, je l’absorbe et l’évacue sur mon souffle: je le maîtrise. Mais pour d’autres c’est l’art, l’artisanat, une fleur, le yoga, l’écologie ou qu’en sais-je. Ces intrinsèques obsessions sont parfois les béquilles qui nous permettent de rendre la vie meilleure: lorsqu’ils deviennent tout, nous n’avons plus à nous échapper de rien. Avec cette maîtrise, avec une série de réglages propres à chacun, millimétrés et perfectionnés au fil des expériences, on fait de sa vie son oeuvre.

Ce changement de perspective m’a permis de vivre plus sereine, bien qu’il s’accompagne d’un nombre conséquent de sacrifices et d’une patience sans bornes (surtout envers soi-même) à déployer. Mais ces difficultés travaillent désormais en toile de fond, elles sont devenues le mécanisme nécessaire au bon fonctionnement de mon tout.

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À chacun ses priorités

C’est certainement le choix qui est difficile, le passage d’un état à l’autre. C’est le changement qui amène la peur, la peur de perdre quelque chose, la peur d’échouer. Lorsque j’ai tout quitté et vendu en échange d’un billet d’aller sans retour pour un continent lointain, je savais que j’aurais pu me planter complètement; je savais que j’aurais pu revenir en pleurant. Le fiasco aurait pu être total. Et alors? Il ne l’a pas été, je suis toujours là.

Tout au fond, n’est qu’une question de priorités. Pour ceux qui m’envient de voyager « tout le temps », je prends désormais cinq à dix minutes pour leur expliquer en quoi consiste mon quotidien: autant vous dire qu’ils ne sont pas nombreux ensuite, à m’envier encore. Et pourtant, c’était le meilleur choix à faire, pour moi. Pour d’autres, c’est différent. Mais le fond commun est là: dans le croire qu’une vie à son image est possible.

À ces gens qui…

Mes six années de vie nomade ont organiquement construit autour de moi un réseau de gens particuliers. Ces rencontres surprenantes ont avivé mon désir d’élargir le champ d’action de mes reportages non plus seulement à ceux qui vivent dans le mouvement, mais à tous ceux qui vivent autrement; des cas d’école de différence et d’impact positif qui font pencher la balance dans un monde décidément en manque d’équilibre.

Vie Nomade, c’est le voyage, mais c’est aussi tous ces gens qui n’ont pas peur de mener une vie à leur image. Depuis l’an passé, je mets une priorité à vous parler de ces artistes, artisans, entrepreneurs ou gens un peu fous qui se sont lancés corps et âme à la rencontre de leurs convictions les plus profondes. J’espère que leurs parcours puissent réveiller ou consolider en vous l’envie de mener une vie le plus en équilibre que possible, tout comme ils l’ont fait pour moi.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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