Deux ans pour préparer ma vie nomade: réflexions et démarches pour un changement de vie radical
Deux ans, c’est la limite imaginaire que je me suis fixée en 2008 afin me préparer à un changement de vie radical: devenir nomade. Deux ans? C’était un peu au hasard, c’était aussi pour me laisser le temps. Autant vous dire que des questions, j’ai eu le loisir de m’en poser: relations, peur de la solitude, difficultés administratives, minimalisme, écologie, santé et j’en passe.
J’ai regroupé et daté dans ce journal les plus pertinentes, en espérant qu’elles puissent vous donner des idées ou vous aider à prendre des décisions si vous êtes en passe de devenir nomade vous aussi. Vous trouverez au fonde l’article d’autres liens utiles pour vous organiser! Bonne lecture xxx
Avertissement: Il s’agit d’une compilation d’anciens articles (qui n’existent plus). Les commentaires ont été repris de ces derniers, je n’avais pas envie de le perdre.
21 novembre 2008 • Recentrer ses objectifs
La date est fixée, la décision est prise… Mais deux ans, c’est long.
Il est difficile de vivre dans un recul constant face à ses objectifs. J’ai préféré suivre un chemin plutôt calme qu’accéder à une réalisation immédiate. En soi, je le vois comme un choix judicieux: après tout, il ne s’agit pas là de désirs superficiels. Aussi, ils méritent une préparation à la hauteur de mes attentes. Néanmoins, je suis forcée d’admettre que la frustration est souvent présente. Être dans un état de rêve constant (sans jamais n’y toucher!) est bien souvent fatigant.
J’ai choisi de me construire autour de mes objectifs, tout en ne négligeant pas mon vécu présent. Au quotidien, ce n’est pas simple, car je demande le maximum à la vie. Aussi, je me trouve constamment sur un fil transparent, sur une limite très indécise, à tester ce qui m’entoure et ce que je contiens. J’essaie donc de recentrer mon mode de vie, de donner des priorités à mes actions. Tâche ardue lorsqu’on n’est pas certains de savoir ou de vouloir opérer des choix, lorsqu’on n’est pas d’accord de laisser tomber certaines choses pour d’autres… Il en résulte forcément de vivre de plus nombreuses expériences, mais aussi de ne pas en consommer dans leur totalité.
Me voilà donc en pleine (re)construction. Pour l’instant, toutes mes attentes et mes objectifs sont sur une ligne droite, côte à côte. J’ai l’impression de devoir les prendre, un à un, et de leur donner une hiérarchie. Est-ce seulement envisageable ou seulement raisonnable? Devrais-je plutôt faire uniquement confiance à mon intuition, le moment venu?
15 décembre 2008 • Par le détachement, on apprend
Un soir, alors que j’expliquais mon projet, on m’a demandé comment je gérerais l’éloignement de mes proches au travers de ma vie d’itinérante.
Je suis très attachée à eux et il est vrai qu’un départ et des séjours prolongés à l’étranger ne se feront pas sans douleur. Mais il me semble nécessaire de ne pas me laisser bloquer par cette proximité. Je suis persuadée (et j’ai déjà eu l’opportunité de l’expérimenter) que l’amitié subsiste à la distance et que celle-ci ne rime pas forcément avec absence.
J’ai toujours rêvé de quitter la Suisse. Non que je ne l’aime pas, bien au contraire, mais la nécessité de vivre le reste du monde par mes propres sens m’est existentielle. J’estime que je ne pourrai qu’en sortir grandie, et, à chaque retour, chaque parcelle de mes découvertes pourra être partagée avec ceux que j’aime. Chacun de mes retours se fera avec une joie immense, le bonheur de retrouver ce qui a manqué. Et chacun de mes voyages sera une occasion de réaliser avec en plus d’intensité ce qui m’est essentiel. Chaque manque m’indiquera avec encore plus de précision et de sentiment ce qui me tient à coeur.
Je sais que là-bas, dans l’incertain, mon plus grand désir sera celui de partager les instants uniques vécus avec ceux que j’aime. C’est aussi cette force qui m’anime: l’idée de ramener un morceau de monde à mes êtres chers, l’idée de revenir grandie et de pouvoir peut-être leur apporter plus.
Tout ce que l’on lit, voit, tout ce que l’on apprend, je le considère. Mais je ne peux m’arrêter là, je veux l’expérimenter, le considérer dans la profondeur de la réalité – m’immerger dans ce qui est, laisser totalement de côté ce qui semble.
Ce que j’ai vécu jusqu’ici m’a appris que l’on se crée un carcan, que l’on s’attache souvent à des futilités: objets, apparences, principes, circonstances. C’est une démarche humaine que je comprends et accepte, mais de laquelle je désire me détacher. Ce qui doit rester, c’est cette force animée par le ressenti, ces ailes que nous donne chaque bribe d’une nouvelle aventure, chaque découverte qui construit le chemin de notre vie.
J’estime mes proches plus que tout, et ma plus grande chance (mon plus grand bonheur!), c’est de savoir que malgré la distance et le détachement, le brasier qu’ils allument dans mon coeur ne s’éteindra jamais. Peu importe le manque de mots, le manque de gestes et de regards: ce que l’on a construit avec amour et passion subsiste dans notre être avec intensité. Et je connais cette nostalgie qui parfois anime quelques larmes. Je connais cette mélancolie, cette impression d’avoir perdu quelque chose de cher. Mais aujourd’hui je sais que rien ne se détruit, que la vie est une suite d’occurrences et que quoi qu’il advienne, je ne regretterai pas d’avoir suivi ce rêve qui brille en moi. Je suis reconnaissante de tout ce que la vie m’a apporté jusqu’ici et je le garde au chaud, au fond de moi.
Mes proches sont la force qui m’anime et me pousse au-delà de toute appréhension, dans l’aspiration de cette universalité dont je souhaite me rapprocher. Et si, un jour, je décide de m’arrêter, je saurai l’avoir fait en pleine connaissance de cause. Et cette éventualité me comble et me rassérène.
17 décembre 2008 • Adieu, nostalgie!
La décision de vivre dans l’instant présent.
Une immense couche de blanc s’étale à l’horizon. Tout en est recouvert, et si l’on sort un peu des chemins battus, on peut s’y enfoncer jusqu’aux genoux, ce qui a le don de me procurer un sentiment indiciblement positif. Tout au somment de Fribourg, il y a cette falaise de laquelle on embrasse la ville d’un seul regard. Je m’y suis rendue tout à l’heure, bravant le froid, les pieds mouillés et une légère convalescence. Je ressentais le besoin de m’évader un instant, de m’éloigner de ce que je connais désormais par coeur.
Là-haut, avec toute cette neige, les conditions étaient idéales: une ascension un peu éreintante pour moi, et puis une satisfaction de fouler la première, par endroits, ce doux manteau, suivie de cette paix légère que respire l’endroit. Uniquement dérangée par quelques pépiements (des mésanges charbonnières), le passage d’un tracteur, et l’éventuel écho de certains véhicules au fond de la vallée, je me suis demandée si mes aspirations étaient justes. J’ai constaté qu’à cet instant précis je n’étais nostalgique de rien, et j’en ai soupesé l’importance: essentielle, je regarde devant.
Je n’ai jamais cherché à refouler le passé, au contraire j’y ai longtemps vécu terrée, comme par auto-procuration avec, en outre, l’impression vive d’y avoir été retenue prisonnière par une force inconsciente. Aujourd’hui, il me semble que tout s’éclaire sur ma route, que le temps des regrets s’achève et laisse place à un terrain pur. Et je constate que la nostalgie, en me quittant, m’a comme délivré des chaînes qui retenaient mes rêves. Qu’il est bon de pouvoir regarder devant soi, de se dire que tout est encore à faire!
Je sais que bientôt, pour une chose ou une autre, la nostalgie s’emparera à nouveau de moi. Mais désormais, je sais aussi comment la considérer, comment la remettre à sa place. Je sais qu’elle peut être positive mais que, la plupart du temps, elle est une sorte de refuge à la réalité.
J’ai alors fait un choix. Je préfère rendre honneur à la vie, à l’instant présent, car c’est la seule vérité qui s’offre à nous, et je compte bien ne me laisser déposséder d’aucun de ces moments de lucidité. Alors adieu, nostalgie!
12 juin 2009 • Objets, habitudes et gratitude
Laisser derrière soi l’inutile.
Il y a le confort de la vaisselle dans laquelle on dépose tous les jours nos repas, ces dizaines de tubes de crèmes pour toutes les circonstances, ces couettes bien moelleuses et chaudes, cette chaise de bureau qui ne fait pas mal au dos, les rouleaux de papier toilette, les sacs poubelles, les linges propres qui fleurent bon la lessive, le stock infini de bonne nourriture du supermarché du coin…
Plus que des objets, on doit laisser derrière soi une flopée d’habitudes liées au confort quasi ignorant de vivre dans l’un des pays les mieux lotis du monde. Et pour y arriver, il n’y a qu’une solution: prendre conscience que tout est optionnel… Finalement, tout est un cadeau, un plus. Réussir à se dire chaque matin que pouvoir se brosser les dents (prendre un petit-déjeuner ou s’asseoir sur la cuvette, désolée pour l’association!) est non pas un dû, mais une opportunité, cela est sans doute un bon pas vers une libération matérielle. On prend soudainement plaisir à effectuer des choses que l’on faisait machinalement.
Baisser le niveau de ses attentes n’est pas une tâche aisée, il faut d’abord prendre conscience de cette nécessité, puis attacher à chaque geste une importance jamais eue. J’essaie de me laisser ravir par les petits instants de lucidité qu’une telle vision me permet d’avoir (ne serait-ce que reconnaître que l’on a la chance de pouvoir marcher ou respirer sans aide extérieure). Peut-on alors ressentir autre chose qu’une profonde gratitude?
20 août 2019 • Voyage et écologie
Voir l’article Voyage et écologie: vers une éco-conscience
15 septembre 2019 • Finances insécurité et imprévus
Là où certains disent « Mais qu’attendez-vous pour tout plaquer et partir? Vous finirez par ne jamais le faire! », d’autres préfèrent patiemment attendre d’avoir une certaine sécurité, un peu d’argent de côté, une situation financière suffisamment stable…
Plutôt partisane du juste milieu, je pense que chaque position a ses bons côtés. Il est bon de ne pas permettre à des craintes sur-proportionnées de nous empêcher d’atteindre nos objectifs. Mais il est aussi bon d’avoir une certaine mesure et de prendre ses précautions sans qu’elles nous envahissent.
Il me semble que, parmi les règles de sécurité les plus basiques en voyage, avoir une bonne assurance et une réserve de fonds en cas de pépin sont un must. Je n’ai pas encore fouillé la question de l’assurance, mais du côté de la réserve de fonds, c’est en travail. Au départ, je me disais que 3’000CHF (1’980€) de réserve d’urgence seraient suffisant dans un pays où le coût de la vie est bas. En fait, de quoi prendre un billet d’avion de retour, payer un petit loyer quelque part, et se nourrir.
Mais force est de constater que si l’on vit avec des outils de travail assez dispendieux, nécessaires et difficilement remplaçables, on doit aussi prévoir qu’ils pourraient nous mourir entre les mains. Auquel cas, on n’a plus moyen de subvenir à ses besoins par son travail.
C’est un petit incident qui m’a quelque peu réveillée à ce sujet: je me suis prise dans un câble, qui a renversé une bouteille d’alcool sucré sur le clavier de mon portable. Coût de la casse: 427CHF (280€), ça fait cher la bière aromatisée… Quelque part, j’ai eu de la chance: les composantes électroniques n’ont pas été touchées. Si j’avais dû remplacer l’entière machine, j’aurais dû aligner 3’500CHF (2’300€), soit plus de la réserve que j’aurais prévue.
Autre aléa: j’ai eu de la chance, un fournisseur de la marque de mon ordinateur se trouvait dans ma ville. Mais si l’on doit courir un pays pour trouver un prestataire pouvant réparer ou remplacer la chose, comment assurer les délais des clients? Outre une réserve d’argent, il faut aussi prévoir une réserve de temps, et accepter une vie un brin plus ralentie… Ce qui à mon sens, n’est pas un mal!
27 novembre 2009 • Attachement
Le 15 décembre 2008, je vous parlais de détachement. Voilà que je m’y mets avec l’attachement! Loin, je l’espère, des clichés un peu kitsch sur l’amitié et les relations sentimentales en général, je soupèse de plus en plus régulièrement l’impact émotionnel de mon futur départ.
Il y a deux semaines, pour la première fois, j’ai réalisé entièrement que j’allais vraiment le faire: je vais vraiment partir, pour un bon moment. Je vais tout laisser derrière moi dans six mois, si tout se passe comme prévu. De plus en plus consciente de la vitesse à laquelle les choses et les gens changent, je sens qu’à mon retour, plus rien ne me sera familier comme auparavant.
Autour de moi, des fosses se creusent, des montagnes émergent. Certains de mes proches ont senti, comme moi, cet appel; un symbole de notre éloignement à la fois futur et si proche. Ils réagissent pour profiter du temps. D’autres l’ignorent totalement, parfois volontairement, dans l’espoir de limiter un peu les dégâts. Et moi qui me croyais sans craintes, sans attaches, telle l’aventurière solitaire, je vois mon monde basculer derrière moi, je vois mon univers se refaçonner petit à petit, je vois les doutes, je vois… la peur.
La peur du choix. La peur du risque qu’engendre le choix. La peur de l’inconnu dans lequel me jette le risque. Je suis humaine, après tout. Mais il y a des rêves qui semblent tout outrepasser, mus par je ne sais quelle force inconsciente: je ressens comme un goût de destinée.
2 février 2010 • 100 jours avant l’envol
Un peu moins, en fait, mais j’aime la rondeur de ce 100. C’est planifié: je m’envole en mai pour Londres, où je passerai trois jours en attente de mon vol pour Colombo, Sri Lanka. Je commencerai mon long voyage accompagnée puisqu’à Colombo, je retrouverai une amie. Je serai sa témoin de mariage, au Sri Lanka, dans la région de Kalutara (il va d’ailleurs falloir que je me procure un sari).
Restent les problématiques pénibles de l’administration: résilier, vendre, adapter, modifier… Payer surtout! Il va falloir penser aux vaccins, à résilier mon contrat de téléphone, à obtenir des assurances qui tiennent la route (c’est important), à me procurer des visas, à me débarrasser de toutes mes affaires et à me libérer de mon appartement. Mais une chose à la fois…
10 février 2010 • Choisir ente rêve et carrière?
À la fin de mes études, j’avais déjà ce rêve de vie détachée du lieu de travail. Mais en tant qu’étudiante je n’avais pas encore les moyens de pouvoir m’assumer seule, et l’impression que la découverte du monde me coûterait bonbon repoussait à très loin le fatidique départ. Seulement, il fallait tout de même se préparer. Le travail devait devenir portable et être prêt à me suivre à l’autre bout de la terre.
Pour un indépendant dans la communication, cela requiert d’avoir un bon nombre de contacts confiants, un portfolio solide, une présence sur le web: des choses qui se construisent et se tissent au fil des expériences. J’ai donc opté pour le chemin qui n’était pas forcément le plus simple: me lancer directement en tant qu’indépendante. Le parcours « pas de fric, mais je sue, je sue malgré tout » n’est pas forcément fait pour tout le monde, il faut vraiment en avoir envie. Pour moi, ça allait de soi: tout ça serait mon bagage à l’autre bout de la planète.
Avec mon deuxième choix, je partirais avec une situation financière limite: juste le nécessaire, disons. Mais je compte sur un coût de vie nettement inférieur dans les destinations où je me rendrai dans un premier temps.
Quant à la carrière… Il m’est arrivé qu’on me propose des postes alléchants, des postes qui m’ont fait réfléchir, soupeser… Reculer le projet pour vivre l’expérience du travail en entreprise dans une excellente structure? Une question que je me suis longuement posée. J’ai cependant tiré un trait sur cette idée. Je suis jeune et il me semble que me lancer dans cette expérience nomade dès maintenant pourra donner une réponse à toutes les autres questions que je me suis posée. Vais-je revenir en courant? C’est possible. Vais-je ne jamais revenir? C’est possible aussi. Je pourrais disserter longuement sur la chose et en arriver à une conclusion logique, mais il s’agit là de ressenti, et d’émotions. Il y a donc toujours raison et coeur qui se mélangent. Je n’y répondrai donc qu’après l’avoir exploré, vécu.
Car aujourd’hui persuadée qu’il me faut le tenter. Et grâce à ce merveilleux cadeaux que m’ont fait les personnes que j’ai côtoyées (professionnellement comme socialement), la confiance, je sais désormais que je suis un être capable et utile et que, quoi qu’il arrive, je m’en sortirai.
À lire aussi: Digital nomad, ou ces métiers qui font voyager
4 mars 2010 • Itinéraire et démarches
Mon départ va être assez tumultueux: beaucoup de déplacements dans tous les sens en très peu de temps (Sri Lanka, Chine, Philippines et Thaïlande). Mais je serai pratiquement toujours accompagnée par des personnes qui me sont proches: tout devrait donc être suffisamment léger, moralement. Le moment le plus sérieux, ça va être quand je me retrouverai vraiment seule pour la première fois.
J’ai pris une demi-résolution concernant les visas: n’en faire que le minimum. Je me sens un peu submergée par toutes les autres questions administratives et le travail. Tout semble me pousser à créer un itinéraire défini (visas comme vaccins), or ce n’est vraiment pas la direction que je souhaite prendre, j’aimerais rester le plus flexible que possible.
13 mars 2010 • Deux mois avant le départ
Il ne me reste officiellement plus que deux mois avant le départ. Le stress commence sérieusement à se faire sentir et je réalise que je n’aurais pas dû autant me surcharger de travail. Les démarches prennent bien plus de temps (mais surtout, d’énergie) que prévu.
J’ai commencé à prendre contact avec des connaissances et des couchsurfers en Thaïlande: des rencontres intéressantes se profilent. J’ai effectué une première volée de mes vaccins pour l’Asie (oui, ils se font par étape!), réservé les billets d’avion pour mes premières destinations, trouvé un remplaçant pour mon appartement et organisé une vente de toutes mes affaires à la maison.
15 avril 2010 • Un mois avant le départ
Moins d’un moins avant le départ. Tout s’accélère. Ce sont les derniers moments: la dernière raclette, le dernier cours, le dernier verre de lait de vache (?), etc.
J’ai eu tous mes vaccins et pris rendez-vous pour quelques check-ups médicaux (c’est important aussi): généraliste, dentiste et gynécologique. Les procédures pour les visas sont entamées, et elles sont pénibles. Ils gardent votre passeport une semaine à l’ambassade de Chine, ce qui vous empêche de faire plusieurs demandes à la fois et vous oblige surtout à retourner dans une ville assez loin de chez vous le double de fois prévues…
La crainte et l’excitation se mêlent. L’immense réjouissance d’aller découvrir le monde dont j’ai tellement rêvé et la crainte de laisser ma vie entre parenthèses, ici. Le stress du trop-plein de travail (j’ai un peu exagéré la dose), et aussi, je suis tombée malade… Ce n’est pas anodin à mon avis.
2 mai 2010 • Une bronchite et une gastro-entérite à une semaine du départ
Bien que le blog soit un brin teinté de rose et tout propret, il y a toujours le petit nuage (qui en réalité est d’un gris souris élégant) qui m’accompagne dans bon nombre de mes démarches.
À la semaine -3, il fallait que j’aie l’excellent idée d’aller rouler une centaine de kilomètres pour repérer un lieu où organiser une fête d’adieu. Un échec qui m’a posé six jours sous antibiotiques (et dieu sait qu’on adore tous ça, être shootés aux médicaments alors qu’on a mille démarches à conclure). C’est la vie, me direz-vous?
À la semaine -2, un ami avait prévu de m’emmener quelques jours dans la région des Grisons (Suisse). Il s’agissait de petites vacances afin de me relaxer avant le voyage. Le deuxième, jour j’attrape une gastro-entérite, et pas la petite, les amis! Deux jours coincée dans ce (certes magnifique) chalet, isolée de plus ou moins tout (première pharmacie à une heure de route?!) à ne même pas réussir à soulever une banane (d’un exotisme, je vous dis). Sans compter que comme absolument rien ne restait dans l’estomac, j’ai été complètement déshydratée. Donc, après un chemin de retour de 5 heures en Smart Roadster (= dans une position à dormir dehors) accompagnée de mon petit bac à vomi, j’ai fini ma course à l’hôpital où l’on a tenté de faire descendre ma température (41°C) et me réhydrater à coup de perfusions – avec succès, mais seulement au bout du deuxième litre. Un petit cortège de prises de sang les jours qui ont suivi pour vérifier mon état, tout s’améliorait (et continue, j’écris depuis mon lit ma foi).
J’ai quand même perdu 4 kilos dans l’histoire, c’est pas la meilleure préparation physique dont on aurait pu rêver pour un départ comme le mien. Et puis bon bien sûr j’ai dû re-décaler le check-up, la prise de sang et tout le toutim… Sans parler de ma fête d’adieu qui a dû être annulée (entre autres).
Et puis il ne reste… qu’une semaine! Alors autant vous dire que je pédale dans mon lit pour rattraper tout le boulot et les démarches en retard, aïe aïe…
10 mai 2010 • Le grand départ
Avec 7kg en moins (sur le corps, pas dans le sac), 14kg dans mon sac à dos et un avion décalé à cause de l’éruption d’un volcan islandais: je pars aujourd’hui, oui. En route pour Londres, ma première étape avant le Sri Lanka.
12 mai 2010 • Ça y est, je suis nomade, sans domicile fixe!
Me voilà donc partie. Il est devenu plus facile de me résumer physiquement…
- Je n’ai pas de voiture (et n’en ai jamais eu)
- Je n’ai plus d’appartement (désormais, je suis une sans domicile fixe autorisée!)
- Je n’habite finalement plus nulle part, si ce n’est partout :)
- Je ne possède plus qu’une certaine quantité d’affaires chez mes parents, dont je n’ai pas réussi à me débarrasser, et mes affaires de voyage, dont je vous parlerai certainement dans un prochain billet (je suis chargée, question multimédia, aïe que ça pèse)
- Je vais désormais parler plus souvent l’anglais que le français ou l’italien
Je suis donc sans domicile fixe, et mes premières impressions sont agréables. J’ai été accueillie à Londres par les amis d’une amie proche, et tout s’est passé comme sur des roulettes. Mais j’imagine que le choc surviendra un peu plus tard.
Aujourd’hui, je m’envole pour le Sri Lanka. C’est mon tout premier vol long-courrier. Je suis un peu inquiète, je ne vous en ai peut-être jamais parlé mais j’ai la frousse des avions! Cela dit, je rationalise… et peut-être qu’à force, la peur disparaîtra.
Il y a donc eu le départ n°1 (adieu aux proches, sac au dos, top départ en somme) et il y a ce soir le départ n°2 (l’envolée au loin, pour de bon), tous deux chargés d’émotions encore un peu difficiles à démêler.
Et puis il y a aussi le fait de me balader seule dans une grande ville étrangère, ce n’est pas la première fois, mais c’est prenant à chaque instant: on est forcé de se recentrer sur soi. Et pour moi qui, par-dessus tout aime partager les belles choses, c’est un sentiment étrange de se sentir un peu captif de soi-même. Mais je prends le temps de photographier, d’écrire, de dessiner, comme si ensuite j’allais pouvoir transformer l’expérience en bagage tangible et le rendre propre à être observé par les êtres aimés.
Aller plus loin…
- Découvrez mon guide Devenir Nomade, rempli d’astuces et d’idées pratiques
- Toutes mes réflexions, récits et informations pratiques sur la vie nomade sont regroupée dans cet article: 50+ ressources sur la vie nomade
- Vous avez des questions? Référez-vous à la FAQ Nomade pour celles qui me sont les plus fréquemment posées et rejoignez le groupe Facebook Nomade, comme moi, où vous ferez partie de notre petite (grandissante) famille sans frontière.
- Pourquoi part-on? J’ai interviewé 10 personnes sur leurs motivations à prendre la route.
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(49 commentaires)
Pour avoir déjà essayé, les 3 choses dont je ne peux pas me passer sont: 2 repas par jour et une douche :)
Je pense que les 2 repas par jour seraient aussi difficilement « zappables » pour moi! Et puis dans le même ordre d’idée, avoir suffisamment d’eau à portée de main pour ne pas finir déshydratée!
manger, un coin pour dormir, une douche.
Et comme je suis une nomade virtuelle, bien sûr mon ordi et une bonne connexion internet pour pouvoir travailler.
Pour le reste, je viens de faire l’exercice de ce que j’ai appellé le Grand Chambardement = laisser ma vie à Montréal pour ne garder qu’une « oasis de nomade » au Mexique. J’ai donc liquidé tout ce que je possédais, car pour moi voyager se conçoit léger.
J’ai gardé une quarantaine de livres et 2 ou 3 objets. Je me passe très bien de ce que j’ai laissé en arrière de moi et me sens tellement, mais tellement plus légère!
Lire le dernier billet de Renée: Rituel estival
Je t’envie d’en être déjà là! Et j’imagine bien ta légèreté. Plus je liquide, plus je me sens bien aussi. Moins de fouillis, juste l’essentiel: le temps, les relations… Mais j’ai encore du pain sur la planche ;)
Je vis au Mexique depuis trois ans et j’ai laissé toutes mes affaires (à part mes vêtements, mon appareil photo et quelques livres!)chez ma mère. Là-bas, ma chambre est remplie de cartons à cause de mes nombreux déménagements ;-) Je me dis souvent que le jour où je m’installerai quelque part et que j’ouvrirai à nouveau ces boîtes, ce sera un peu comme Noël ;-)
Ce qui me manque au Mexique, c’est le manque de service et de choix: plus de télé dès qu’il pleut, aucun pré-avis si on te coupe l’électricité (si tu as un jour de retard!), pas de choix question « shopping » (et je ne parle pas seulement des habits et des livres, quand je cherche le truc le plus anodin du monde (pour moi), je suis presque sûre que je ne le trouverai pas!), il faut faire la queue pour payer la plupart de ses factures, etc.
Je m’en accomode très bien dans la vie de tous les jours mais parfois je craque et pique une crise (intérieure!)
Pas facile à gérer au quotidien, en effet! Je vois ma famille et mes amis proches une fois par an en général, ce qui est dur c’est de penser aux retrouvailles pendant des mois et de voir les jours défiler à une vitesse phénoménale dès que j’y suis … mais c’est mon choix de vie, quand j’en aurai mare, je rentrerai ;-)
Bonjour Astrid,
Ce que tu dis montre bien que les choses qui nous paraissent parfois si simples « ici » peuvent prendre des dimensions tout autres dans un coin du monde différent!
J’aimerais bien aussi laisser un certain nombre de choses chez ma mère, si seulement sa cave n’était pas déjà si pleine à craquer :p
Courage… C’est facile à dire de la part de « qui reste » et ne t’a même jamais rencontrée, mais dis-toi que tu pars à une époque où, si le monde n’est pas devenu plus petit, les possibilités de communiquer sont devenues, elles, énormes.
Il y a quinze ans, ayant à peine rencontré celle qui allait devenir ma femme, je partais quelques mois au sud des Alpes. Notre seul moyen de communication, jeunes et désargentés, c’était les lettres. Les quelques jours d’attente entre l’envoi et la réception d’une lettre furent d’une angoisse profonde, cette toute petite et temporaire distance paraissant absolument insupportable.
Aujourd’hui, dans quelques mois, tu pars bien plus loin, bien plus longtemps. Tu as raison, des changements vont survenir dans le monde que tu laisses derrière toi, des fossés peuvent se creuser, c’est bien que tu en sois consciente. Mais tu peux raisonnablement espérer pouvoir garder un contact avec ce monde et être informée de ces changements: il ne te sera pas totalement étranger le jour où tu repasseras par nos contrées. Toi aussi tu vas changer: si tu le pourras et voudras, quelque-chose de ce que tu deviendras tu nous le laisseras transparaître. Drôle de mélange pour ceux qui te connaissent et qui te retrouveront à la fois familière et changée… Une belle occasion de se redécouvrir?
Par ton métier, tes passions, tu vis vraiment dans le « village digital »: tu ne peux, plus que nous, annuler distance, temps et changements. Mais tu as la possibilité d’en atténuer les effets, bien plus que nous ne l’avions il y a quinze ans.
Je te suis étranger, et donc manque pas de toupet en t’écrivant ceci. Mais je te souhaite vraiment tout de bon pour ton entreprise, j’admire ta conviction et ta volonté de suivre ton coeur. Le fait que tu réalises que cela pourra avoir un impact sur d’autres et toi-même, et que tu t’interroges à ce sujet, est ce qui te fait humaine, et c’est probablement ce que les gens qui te sont le plus proches apprécient en toi. Crois-tu vraiment que quelque-chose d’aussi fondamental puisse changer?
Meilleures pensées
Et pourtant, une fois lancé, cette peur disparaît, et on se retrouve LIBRE, et encore plus heureux d’avoir franchi le cap, de partir dans l’aventure.
Je te souhaite une agréable vie nomade, et j’espère, un jour, te croisé sur cette terre.
Merci à vous deux pour vos encouragements qui me vont droit au coeur <3
J'espère à mon retour avoir toujours la possibilité d'être là pour ceux auxquels je tiens tellement, et leur apporter quelque chose de nouveau, de meilleur peut-être, j'espère...
De près ou de loin, tout change et changera, mais en restant sur place la perspective disparait, tandis qu’au loin les frontières s’élargissent et que la découverte prédomine.
L’essentiel demeurera, enrichi à ton retour par tes expériences.
;-)
.-= <p><em>Lire le dernier billet de Madame Charlotte: Fractures</em></p> =-.
Rassure-toi, le plus dur c’est pas de partir.
Non, le plus dur, c’est le retour !
Tellement dur que des fois tu peux avoir l’impression de ne plus être de nulle part…
Un déraciné volontaire ne se réenracine pas facilement.
Mais faut-il des racines pour vivre ?
Oh, là là… Ça approche !
J’ai hâââte !!! Bonne fin de préparatifs.
Bienvenue dans le monde labyrinthique des administrations consulaires. J’en ai passe des heures a Berne, sous la neige, encadre par tout un tas de gens certes tres polis mais quand meme armes de fusils mitrailleurs (qui ne m’inspire guere confiance).
C’est sur que s’attaquer a 10 visas a la fois complique un peu les choses. Dis-toi qu’au moins tu n’as pas du demander de visa pour les USA ;)
En somme, on va juste se croiser. Je serai en Suisse autour des 8-10 mai. Dommage. J’aurais voulu causer « nationalite »…
@Corinne: Merci <3
@Loyc:
Hey, mais c'est pas un retour définitif au moins? :p
En passant, y'a des visas à l'entrée pour les US ou bien y'a pas moyen? (au cas où je ferais un retour par l'est).
Vraiment dommage pour le retour en tout cas oui :(
Erf trop de vaccins tue le vaccin, si tu rentres un jour pense à drainer tes vaccins par homéopathie. Bon préparatif.
Oui, ça m’a bien embêté tous ces vaccins, c’est un sacré choc pour l’organisme. J’ai laissé de côté la fièvre jaune en me disant que je ne le ferai que si je me rends *pour sûr* en Amérique du Sud. Merci pour la vidéo aussi :)
Salut Corinne!
Ah comme je te comprends! Je suis dans le même bateau: 28 jours avant le grand départ! Excitant et angoissant à la fois car tant de choses à faire et à penser avant de partir. Je me rends compte qu’à travers les boîtes, la vente des meubles, les formalités administratives (mettre fin aux contrats d’électricité, de télécommunications, etc.) et la collecte d’infos sur les différents pays qui sont au planning, la famille et les amis commencent à s’arracher le peu de temps qu’il me reste avec eux avant la « séparation »… Pas facile d’accommoder tout le monde! J’ai donc décidé de faire une soirée « cocktail dinatoire » en mai. Ça devrait être sympathique mais tout de même, moi qui n’aime pas trop être le centre d’attention… ish!
J’ai hâte d’être dans l’avion. À ce moment là, il ne restera qu’à lâcher prise et s’imprégner de ce qui se présentera à moi, un jour à la fois… :D
Ah Evelyne, oui on se comprend bien, c’est tout pareil pour moi… Consacrer du temps aux gens par-ci par-là, ça devient une priorité malgré tout le reste. Je suis aussi en train d’organiser une soirée en mai. Mais c’est encore de l’administratif en plus :D
Ouais, je suis en train de me voir depuis un moment dans l’avion en train de décompresser complètement… J’espère juste qu’il s’écrasera pas!
Pour les US: oui, tu peux obtenir des visas touristiques (valables 90 jours) a l’arrivee, du moment que tu as un passeport suisse (ou italien) valable au moins pour 6 mois au dela du temps prevu de passer sur sol Americain. Tu dois aussi etre munie d’un passeport biometrique (indique par le symbol http://en.wikipedia.org/wiki/File:EPassport_logo.svg sur la couverture). Il y a une petite formalite a faire sur internet quelques jours avant le depart (verification ESTA), mais ca prend 5 secondes. Si tu restes longtemps (plus d’un mois), ils risquent de te demander comment tu vas faire pour survivre financierement aux USA, ce a quoi il faut absolument ne pas repondre que tu vas travailler aux USA… ces visas de touristes ne sont pas des visas de travail et ils sont tres tatillons sur le sujet ;)
Mon retour en Suisse n’est pas definitive, non non non (heureusement ;)). Je fais juste un saut en Europe pour assister a une conference a Tenerife et pour rendre visite a des collegues a Lancaster et Clermont-Ferrand. J’en profite pour passer voir la famille. Je retourne a Hawaii le 11 juin.
Cependant, mes jours a Honolulu sont comptes. J’ai trouve un job dans la region de Phoenix et je demenage en janvier 2011. Le projet de recherche porte sur l’Indonesie et je dois avouer que je me rejouis pas mal!
Bises, courage avec les derniers preparatifs!
Aïe, merde le passeport biométrique, j’ai pas :/ Je vais pas pouvoir rentrer par Hawaï? t_t
Bon là ça va être la course speed au passeport biométrique je sens, en espérant que je sois encore dans les temps.
Hmmm… sans passeport biometrique, il faut obtenir le visa dans une ambassade avant de partir (il me semble, mais ca vaut la peine de se renseigner)… et suivant dans quel pays, il y a de longues listes d’attente. Jusque 3 mois! C’est pas nécessairement compliqué mais c’est vrai que ça force à planifier les choses longtemps à l’avance… et… c’est pas toujours évident.
Oh pauvre toi! En effet, ce n’est pas rose tout ça mais dis toi que tu n’y peux rien donc, prends une grande respiration, visualise les plages de la Thaïlande et une chose à la fois! ;)
En passant Bon anniversaire en retard :S J’y ai pensé la veille mais le jour même j’étais en plein déménagement (le vrai branle bas de combat!).
Soigne-toi bien! On se rencontre bientôt :D
Je te remercie :) Ouais j’imagine bien le genre de remue-ménage que ça devait être, héhé! Mais c’est derrière aussi pour toi maintenant ;)
Je décolle demain pour Londres si le nuage de cendres veut bien alors… oui, à tout bientôt, woohooooo!
Mmm… la frousse en avion, je ne sais pas si ça passe. Moi c’est plutôt le contraire. Je n’avais pas la trouille du tout lors de mes premiers voyages. Mais plus je vole, pire c’est, mes petites angoisses vont croissant. Vraiment curieux.
Quoi qu’il en soit, bon vol pour le Sri Lanka !
:-)
Bon vent, nomade! Enjoy your freedom.
.-= Lire le dernier billet de Damien: Elcho: l’île de tous les maléfices =-.
Corinne
Je te souhaite un beau périple, un chemin illuminé et des rencontres improbables et pourtant prévisibles. Je suis preneur de tes impressions, tes réflexions, tes intuitions de nomade.
J’ai ouvert un blog hier (adresse ci dessus) et t’ai mis en site ami.
I look forward to reading you and having news from you.
Bye
@Corinne Apparemment, le truc c’est d’être mort de fatigue avant tout vol :p On ne sent ainsi plus que la moitié des choses :p
@Damien Merci!
@Yann Je me réjouis de lire, dès que je trouve un petit moment :)
BonS voyageS !!!
Je viens de découvrir ce billet seulement maintenant!
Je peux l’affirmer : you’re… so special! ;-)
Je t’embrasse très très fort <3
Ce billet a été écrit il y a déjà quelques années. Est-ce que vous ressentez toujours cette reconstruction se faire en vous? Avez-vous su faire un choix entre intuition et choix rationnel?
J’ai pu graduellement laisser plus de place à mon intuition, que je ne savais pas écouter et qui me sert finalement plutôt bien.
C’est qu’en voyage constant et sans plan, on n’a souvent pas vraiment le choix, il faut souvent se fier aux premiers sentiments et agir au taquet.
Mais c’est toujours un peu une bataille, surtout quand il s’agit de sentiments. Ce que je ressens est-il réel, ou suis-je en train de me convaincre?
J’ai pu observer qu’on ferme souvent les yeux facilement sur des choses que l’on ne devrait pas, s’auto-convainquant d’être rationnel, alors que notre intuition essaie de nous éloigner d’un danger… souvent réel.
J’imagine qu’il faut une bonne balance des deux.
salut,
très beau site, pleins d’informations utiles.
Je suis également partie de chez moi pour un temps indéterminé mais étant toujours en europe je n’ai pas encore réglé la question de l’assurance. Je me demandais si tu avais des conseils à donné à ce niveau la.
Merci
Alizé
Hello Alizé et merci :)
Où te trouves-tu en Europe?
Pour ma part, en Suisse, j’ai gardé mon assurance habituelle et ils m’ont proposé des ‘paquets’ spéciaux pour me couvrir à l’étranger aussi. Peut-être discuter avec ton assurance habituelle et voir ce qu’ils proposent?
Ok, merci pour tes conseils :)
Pour le moment on est en Norvège pour encore quelques semaines puis le plan c’est repos en Grèce pour rejoindre un ami de mon copain, retour à Bruxelles qq jours pour le mariage d’une amie et ensuite on aimerai faire du bateau stop pour traverser l’atlantique vers les Antilles cet automne.
Tu es magnifique en Sari :)
Merci :o)
Merci beaucoup pour ton site. Je suis tombé dessus par pur hasard en cherchant une destination de voyage sans vraiment savoir où je souhaitais attérir. Après l’avoir parcouru ce billet me semble presque le plus pertinent dans la mesure où il décrit le point de rupture, le choix à faire … Nous laisser plonger dans ton introspection est un cadeau inestimable. Je tacherai d’en faire bon usage. Bonne route à toi !
Merci Manu, je suis ravie si ça peut servir :) Bonne route à toi aussi!
La maison du nomade est dans le temps…ici et maintenant!
Bonjour,
Je te remercie sincèrement de tenir ce blog qui est à ce jour le plus complet et inspirant que j’ai découvert. Tu m’as ouvert l’esprit sur un mode vie qui me fascine et que je veux faire miens alors que j’étais en perte de repère. Merci ! :D
Bonjour :) Merci pour le commentaire encourageant, j’en suis ravie!
« Quoi q’uil arrive, je m’en sortirai ». C’est exactement ça, je viens d’avoir une lumière merci!! Finalement, c’est ce qui fait toute la différence entre les gens qui se lancent pour poursuivre leurs rêves, et ceux qui repoussent ad vitam. Je me suis aussi lancée dans une vie de nomade en janvier 2014. Je ne regrette rien. Et même si je ne sais pas où je serais dans 6 mois et que les gens trouvent ce manque de « sécurité » effarant, je me dis avec confiance que « quoi qu’il arrive, je m’en sortirai ». C’est aussi simple que ça !
Bravo pour ton départ, je te souhaite beaucoup d’expériences positives et d’apprentissage! C’est simple, mais pas forcément facile… Mais on s’en fout, on se donnera les moyens quoiqu’il arrive!
Cet article est beau par sa sincérité et sa part de rêve … (rédigé avant le grand départ …) Moi aussi j’ai cru à certaines choses écrites ici, et puis je me suis aperçue, qu’à part la famille, tous les autres liens se dissolvaient confirmant cette platitude « Loin des yeux, loin du coeur » … j’ai porté en mon coeur mes ami(e)s, leur contant mentalement et via le blog mes ressentis et découvertes, mais je n’ai quasiment jamais eu un seul retour, et que très peu de contacts par mails … c’est bien la première fois que j’en parle publiquement … heureusement, les liens familiaux restent indestructibles et réconfortants, et les amis de la blogosphère deviennent plus importants que les amitiés passées … je me suis demandé si finalement, ces personnes « restées à terre » (au port) n’avaient pas vécu cela (mon entrée en vie nomade) comme un abandon, ou une fuite, ou bien si inconsciemment, il n’y avait pas de leur part une once d’envie ou bien un détachement affectif identique à celui que j’avais éprouvé et affiché à l’égard des choses matérielles … j’en ai souffert et m’en suis remise … Pour l’instant je me pose, j’ai besoin d’un port d’attache, d’un havre de paix, afin de mieux pouvoir repartir … une amie nomade m’a dit un jour « je rêve d’avoir un lieu d’où partir et où revenir » … je ressens cela, pour le lieu, mais aussi pour les personnes: « des amis à quitter et à retrouver » …
Re-hello et merci pour toutes tes sensibles interventions, c’est vraiment précieux pour moi! Je ne sais pas si je l’ai déjà écrit mais en tout cas j’en parle souvent autour de moi, il y a de nombreuses personnes avec qui la communication s’est coupée, mais à se revoir c’est comme hier, ou mieux encore. Quand on change d’univers social tous les X mois, on se construit des liens avec bien plus d’univers qu’on est capable de gérer. Pour moi il convient de se concentrer sur les gens qui forment notre quotidien au maximum sous peine d’être complètement débordé! Mes amis comprennent tous ça, je crois, et il est bon de pouvoir se reposer sur la certitude qu’ils seront toujours là, et que je serai toujours là, même si les nouvelles ne passent pas.
J’adore tes écrits.. Ils sont vraiment parlant et en echo avec ce que je peux ressentir au quotidien, en moi.
Et c’est assez rare cette impression que quelqu’un pourrait me comprendre, je me sens tellement en marge de la façon de pensées d’à peu prés tous les gens autour de moi, de cette société aussi..
Je lis ton blog depuis 1 semaine à peine, et je compte bien tout lire ou pas loin.
J’espère que tu pourras un jour écrire ton livre, je l’achèterais sans hésiter en tout cas :)
Jte dis A+ parce que je ne vais pas m’empêcher de commenter tes articles, quand j’en ressentirai l’envie !
Merci Guillaume, ça me touche énormément! On n’est pas seuls, juste un peu isolés parfois :) Dieu que cet article est vieux, 2008, je n’étais même pas encore partie mais le changement était prêt dans ma tête. C’est fou de regarder en arrière et de voir tout ce qui a été fait à partir du moment précis où j’écrivais ces lignes. J’espère que tu apprécieras le reste de tes lectures ;)
Je suis d’accord avec toi mais il a fallut que mon meilleur pote me mette le caca devant le nez pour m’en rendre compte…
A la base j’allais partir comme ça, sans rien et je me disais que je gérerai sur le coup. En gros je voulais agir sous l’impulsion et sans parachute. Comme si tu faisais du wing-suit sans les ailes ^^
Du coup je suis dans la même démarche que toi, je me donne 1 an minimum pour monter mon projet en indépendant et mettre assez d’argent de côté pour sécuriser le tout. Après si ça doit prendre 1 an de plus je le ferais, le but n’étant pas de me planter mais de réaliser un projet qui me tient à coeur. Et pour ça je veux faire les choses au mieux !
Article intéressant et utile encore une fois :)