Souvenirs de voyages dans une bulle: mes plus beaux voyages hors-saison
Sans envie ou idée particulière, si ce n’est de trouver un peu de quiétude et de solitude salutaires pour écrire, je cherche le billet d’avion le moins cher: Rotterdam, 64€. Rotterdam ce sera. Je me loue un petit studio d’artiste sur le canal, d’où je vois les péniches passer, tranquilles. Une aubaine.
En ces périodes où tout le monde voyage (les congés scolaires, les fêtes, les ponts), je me sens souvent prise au piège. Le chaos me convient, mais par bouffées seulement. En-dehors, j’ai besoin d’endroits paisibles pour ressourcer mes sens. Et bien que je ne sois pas cantonnée à un horaire de travail fixe, j’ai encore du mal à trouver un équilibre à ce niveau. Aussi, l’envie de m’échapper ailleurs me prend parfois à des moments un peu bêtes: ceux où l’on ferait mieux de ne surtout pas bouger d’où l’on se trouve afin de profiter de la ville qui se vide doucement pour laisser partir les vacanciers.
Mais comme (la plupart du temps!) je profite du luxe de pouvoir choisir mes destinations au moment désiré, j’ai tout de même le bon réflexe d’aller chercher la ville ou le pays délaissé au moment donné où l’escapade se fait nécessaire.
L’Islande, mon plus beau voyage hors-saison
Certainement ma découverte de l’Islande durant l’hiver 2009. Depuis, le tourisme à cette période de l’année s’y est plutôt bien développé, mais à l’époque, on me demandait si je n’étais pas complètement folle (le froid, la neige, le nord, tout ça).
Moi, je me suis trouvée plutôt maline: le prix des avions étaient très bas (bien que peu fréquents), les hébergements me surclassaient deux fois sur trois (« de toute façon, il n’y a personne d’autre! »), les points de vue n’étaient que très peu, voire pas du tout fréquentés et les gens que l’on rencontrait sur la route étaient principalement de joviaux et accueillants Islandais. À moi les paysages et les routes déserts, à couper le souffle, et vive l’Islande en hiver!
Le Sri Lanka, mon voyage hors-saison le plus difficile
Un voyage au Sri Lanka, sous une mousson dévastatrice en 2010. Les transports étaient paralysés, du tuk-tuk à l’avion, et les gens écopaient sans cesse. Des milliers de personnes de la région que je visitais, Kalutara, ont perdu leur logement à ce moment là.
L’humeur était à la tristesse sur de nombreux visages. Quant à ma solitude, coincée au bord d’une plage tourmentée, dans une guesthouse éloignée de la ville avec pour seul compagnon, durant quelques jours qui m’ont semblé être une éternité, un Srilankais qui se défonçait à l’arrack… Au moment où je venais de vendre plus ou moins tout ce que possédais, un billet d’aller sans retour en main, j’étais on ne peut plus déroutée par mes tous premiers pas en Asie, la peur au ventre pour la suite de mes expériences.
Les Philippines, mon voyage hors-saison le plus reposant
Une dizaine de jours sur Siquijor aux Philippines, que j’ai nommé l’île des sourires. Dans le petit resort où je me suis rendue, j’étais presque la seule invitée.
Pratiquement les pieds dans l’eau, mon bungalow donnait sur l’immensité de l’océan. Les coupures de courant continuelles m’empêchaient de ne me consacrer qu’à mon travail, m’encourageant plutôt à découvrir le pouvoir zénifiant d’être totalement déconnecté. Commencer ma journée par une salade de mangues exquises. Faire ma lessive à l’eau fraîche, à la main, sous le soleil. Me balader jusqu’à la mangrove, observer les pêcheurs et les oiseaux. Lire un bouquin dans le hamac. Aider la serveuse à configurer son téléphone, qui n’était qu’une copie d’un modèle chinois (lui-même une copie à la base, copieception)! La vie était douce.
La Corse, mon voyage hors-saison le plus extasiant
Certainement le road trip en Corse, avec mon amie Audrey et son vaillant fauteuil à roulettes! C’était non seulement une opportunité pour moi de découvrir les difficultés d’un voyage accessible, mais aussi, de par la saison, la chance de pouvoir approcher les artisans et les tenanciers de l’île.
Habituellement hyperactifs en pleine saison (le business dépend des quatre mois que compte la saison touristique corse), ils ont certainement plus de disponibilité au mois de mai… Bien qu’au taquet, prêts à attaquer la folie estivale.
Et finalement, Gran Canaria, mon voyage hors-saison le plus bosseur
Un mois de « travacances » aux Îles Canaries, où le soleil et les températures douces ne démordent jamais. L’exotisme en Europe?
Je sais que beaucoup de voyageurs imaginent les îles comme un dépôt de plagistes nord-européens tout nus et saouls, avec des côtes dévisagées par les grands resorts… Certes, il y a un peu de ça dans certains coins des îles, mais pas besoin d’aller là-bas ;) On trouve tout ce qu’il faut pour des vacances parfaites du côté des habitants, ou plus loin dans la nature. Mes différents voyages dans les îles ont tous été admirables et j’y retournerais n’importe quand!
Et vous, quels sont vos souvenirs de plus beaux voyages hors-saison?
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(Un commentaire)
Notre meilleure expérience hors saison était un voyage de 4 mois en Thailande avec sac à dos et 2 enfants. On a particulièrement préféré le nord et l’est de la Thailande, où on était les seuls étrangers. Quelle douceur de vivre…