Mes « travacances » à Gran Canaria, ou comment allier le nécessaire à l’existentiel
Lorsque j’ai annoncé cette destination à mes amis, la plupart m’ont fait des remarques de ce genre là:
- Ouah, tu vas trop faire la fête!
- Tranquille les vacances à la plage… tu disais 20 jours?
- Tu y vas toute seule? Mais… tu veux rencontrer quelqu’un?
Non, non, non.
Certes, le sud de Gran Canaria (Playa del Inglés) est envahi de touristes en manque de sensations et de soleil, mais au nord à Las Palmas, c’est une très jolie ville, comme on en voit peu d’autres d’ailleurs, avec de vraies gens dedans qui mènent leur tranquille vie d’insulaires. Pour vous donner une idée, voici quelques clichés du quartier Vegueta de Las Palmas, classé au Patrimoine de l’UNESCO.
Ensuite, mener une vie d’insulaire aux Canaries, ça rime certes aussi avec la plage, le soleil, la mer. C’est le style de la place. Je ne vais certainement pas m’en priver dans mes moments de détente, comme ceux qui restent aux pays ne se priveraient pas d’un saut à la rivière ou à la piscine de temps en temps.
Et finalement, euh! Bien au contraire, l’objectif de ce déplacement est de m’isoler de mon monde un peu trop tourbillonnant afin de trouver le bon équilibre pour travailler de manière efficace. Je ne vais certainement pas aller m’y enticher.
Ce ne sont donc pas des vacances… C’est la continuation simple et logique de mon nomadisme. Je n’ai toujours pas de maison fixe quelque part, et malgré le plus de temps passé dans ma Suisse originelle, je n’en diminue pas pour autant le rythme de mes voyages et déplacements (y compris au sein du pays).
Cela reste malgré tout un peu difficile à décrire, et donc à comprendre. Nos amis anglophones ont inventé le terme workation, entre work (travail) et vacation (vacances): se rendre dans une destination un peu plus exotique que ses retranchements habituels, mais continuer à travailler comme si de rien n’était. Il n’existe rien d’aussi pratique et pensé pour le décrire en Français. J’ai donc décidé d’inaugurer mon propre mot: travacances.
Donc voilà, je suis en travacances. Le matin, fraîche et productive, je me réveille et je saute sur mon ordinateur. Je travaille à coin. Puis quand vient la fin de l’après-midi, je profite du climat parfait (pour mes goûts, on est d’accord), je bénéficie du calme et de la gentillesse de ses habitants, de leur bonne bouffe, des plages, des dunes, de l’océan… Que demander le plus?
Je travaille moins, car je suis plus efficace, et cela me permet d’avoir une vie un peu plus normale que durant ces derniers mois (où je trimais un peu trop par jour).
Bon, où allez-vous prendre vos prochaines travacances? ;)
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(17 commentaires)
Eh bien de te souhaite de bonnes travancances, pleines de moments productifs et aussi de loisirs…. et j’espère que nos chemins se croiseront à nouveau, en Suisse, ou ailleurs ! :-)
Merci :) Et de même, ce serait avec grand plaisir!
J’adore ce mot ! Ça correspond exactement à mon rythme estival : loisirs en extérieur, sport et jardinage dans la fraîcheur du matin, puis je me cache à l’ombre et au frais pour préparer mon année scolaire pendant les grosses chaleurs de la journée.
Bonnes travacances à toi aussi :p
Coucou Madame!
Bonnes travacances alors :)
Beau mot que tu as forgé là…
Et dis « Je travaille à coin. » ça veut dire quoi?
A bientôt !
Hello Aurélie et merci!
« À coin » c’est du bon suisse :p Synonymes: « à fond les manettes » (suisse aussi, je crois?), « à pleins tubes…
À bientôt j’espère!
j’adore ton mot :) il dit parfaitement ta réalité du moment :) Bon travacances alors !
Merci Solange :)
Je ne sais pas si j’ai été en vacances depuis que je blogue… ou alors je suis tout le temps en vacances et je prends des semaines de travail pendant que les autres prennent des semaines de congé… j’aime bien ce mot. Travacances. Cela fera un peu cogiter ceux qui me posent la question : mais sinon, tu fais quoi de tes journées ?
Souvent je réponds aux gens que je ne suis jamais en vacances ;) Ce qui est vrai. Quand le voyage définit notre style de vie, les vacances deviennent un concept obsolète.
Le mot « vacances » devient un concept abstrait et l’univers ne peut être exploré que si notre besoin de wifi est satisfait :)
:D Bien résumé!
Je suis allé sur 2 îles des Canaries et c’est bien là que j’ai trouvé bien des autochtones pas sympathiques voire par trop agressifs pour quelques uns. Peut-être, l’invasion de longue date de touristes ? ?
Oh, c’est dommage, de quel côté des îles étiez-vous? J’imagine que dans le sud de Gran Canaria ou de Tenerife, où tout a été bitumé et clubisé pour les touristes all-inclusive, l’ambiance chez les autochtones ne doit pas être au beau fixe. Mais ailleurs, et surtout dans les villes plus au nord, on se sent bien et on ne sent pas l’afflux touristique. J’ai tendance à voyager hors-saison aussi, ça peut aider ;)
Pour ma part, ce sera un petit weekend en Italie en face du lac de Luganno ! Rien de mieux pour souffler, changer d’air et se couper un peu du monde pour travaquer à ses occupations (moi aussi, j’invente des nouveaux mots ;) !)
Lugano, c’est beau! Je te souhaite bien du plaisir (et de l’inspiration)! Travaquer, j’adore ;)
Incroyable, je ne vais pas tarder à faire de même ! Excellent choix les Canaries pour ce Travacances ! :)