Balade solitaire dans les parcs londoniens
Vagabonder, un de mes plus grands plaisirs dans les grandes villes. Sortir à un arrêt de métro qui vous inspire et déambuler, histoire de laisser le hasard se promener sur votre peau. Pour ces deux jours à Londres, je me suis donc baladée un peu partout, au hasard des bouches de tube. Malgré les belles trouvailles architecturales, je n’ai sorti l’appareil que dans les parcs… En photos, quelques rencontres inattendues, de très près :)
Le Regent’s Park, un endroit magnifique où les oiseaux côtoient sans crainte les citadins, venus prendre leurs premiers bains de soleil, couchés sur les pelouses, bouquins à la main.
Au milieu du chantier de St. Pancras, où ils ont décidé notamment de refaire la toiture pour près de 117 000 pounds (je ne sais même pas pourquoi je n’ai pas fait marche arrière) je suis tombée sur le Camden Natural Park. Un endroit absolument délicieux, une bulle de bonheur.
Carnet de voyage: La vie, vue d’en-dessous
Le 9 mai 2010, je ramassais mon sac à dos, ainsi que les dernières choses invendues et je me rendais à l’aéroport de Genève où je ferais enfin valoir mon billet d’aller sans retour.
Malheureusement, le volcan islandais Eyjafjallajoekull était fort occupé à cracher des cendres aux vents et mon avion vers Londres, premier stop avant le Sri Lanka, ne put décoller. Je rentrai, pantoise, au domicile de mes parents mais revins de plus belle le lendemain, soit le 10 mai 2010, jour où je pus enfin m’envoler.
J’ai passé trois jours à Londres, sans trop savoir quoi faire. Je me suis amusée à sortir des bouches du tube au hasard, selon la sympathie que les noms des stations m’inspiraient. Je me souviens qu’il faisait frisquet, car je n’avais prévu que des habits légers pour le sud.
Je me suis aussi promenée dans les parcs, pour me défaire un peu du gris des rues, et du gris de mes préoccupations. Après tout, j’allais faire le plus grand saut dans l’inconnu de ma vie… « Pour ne plus jamais revenir! » me plaisais-je à dire. Je n’avais rien à perdre, rien du tout.
Le Regent’s Park est celui qui m’a le plus marqué. Je me suis couchée pendant une bonne heure quelque part, sur la pelouse, carnet à la main, espérant retranscrire mes émotions du moment: impossible, incompréhensibles. À défaut d’inspiration, j’ai observé les écureuils, hérons et autres bestioles du parc, pas très timides. Et finalement, j’ai pris mon appareil photo et je suis allée croquer un peu de ce vert.
J’ai aperçu cet arbre de loin. Il était immense, magnifique. J’aime les arbres, il y a quelque chose dans leurs racines et leur lenteur qui me subjugue. Je m’en suis approchée et je l’ai touché, et ça m’a fait frissonner. J’ai levé la tête, regardé dans son feuillage et y ai vu ma vie, mon futur, se dessiner.
Cet entrelacs compliqué de branches et de feuillage, c’était ça: une sorte d’oeuvre hasardeuse de la nature, un être vivant unique tentant de se rapprocher des cieux, des étoiles, de garder la tête dans les nuages. Un être grandissant, grandissant… ne s’arrêtant jamais, mais ne sachant pas vraiment encore pourquoi, ni comment.
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
Rédiger un commentaire?
(2 commentaires)
dingue la première photo de l’arbre vu de dessous !
Ah que tu me donnes envie d’aller me promener dans la nature, caméra à la main…