Phang Nga, poumon thaïlandais
En novembre, je découvrais une région de la Thaïlande que je ne connaissais pas encore. Phang Nga est, à n’en pas douter, une province riche en traditions, en nature et en beauté. Certaines de ses attractions majeures, comme le parc national et la baie d’Ao Phang Nga et son îlot surréel Khao Tapu (aussi surnommé James Bond Island, pour son apparition dans L’Homme au pistolet d’or) surabondent d’une foule plutôt criarde: pensez touristes en bikini dans une communauté à confession musulmane. Mais enfin, passer à côté de la baie d’Ao Phang Nga, ça aurait un peu été comme visiter Paris sans en avoir aperçu sa Tour Eiffel. Comme ailleurs en Thaïlande (et dans le reste du monde), il suffit de faire quelques pas de côté pour rencontrer la facette plus authentique d’une destination. Je suis donc ravie d’être passée au-dessus de mes appréhensions et de pouvoir vous présenter la région.
Car la beauté de la baie de Phang Nga est spectaculaire…
Les quarante-deux îlots karstiques de ce parc marin de 400km2 confèrent au paysage une allure à la limite du fantaisiste. Se balader en bateau au milieu de cette immensité ne laisse pas indifférent: j’oscille entre l’impression de me sentir comme un tout petit point ridicule perdu au milieu de l’univers et celle de n’être pas moins que la reine du monde.
Le village flottant de Koh Pan Yee
J’étais absolument enthousiasmée par l’idée de faire un tour ici, à Koh Pan Yee (s’écrit aussi Koh Panyi) parce que j’avais vu, il y a quelques années, la publicité télévisée qui raconte l’histoire fascinante de leur club de football (ça y est, ils pensent que je délire). Non, je vous assure, outre mon non-amour pour le football et l’absence de télévision dans ma vie depuis plus de quinze ans, l’idée de venir à Koh Panyi m’est bel est bien née d’une publicité sur le football. Pour ma défense, sachez que les thaïlandais sont de grands maîtres du storytelling. Je vous invite donc à découvrir cette histoire en images: celle d’un terrain de foot né sur un village flottant, oui!
Bref, Koh Panyi m’était devenu comme un mythe. À l’arrivée, c’était sensiblement différent, car malgré ma stupeur face à la beauté des lieux (et au fait, comment tout cela peut-il flotter; il y a même un bon gros temple?) la vie au village semble avoir été sensiblement influencée par le tourisme. Voir déboucher des dames avec les mêmes cartes postales à vendre à chaque fenêtre de maison est aussi assez particulier, sans parler des enfants qui vous présentent de petits souvenirs. Mais, je ne peux pas me permettre de critiquer une réalité que je ne connais pas assez. Je me limiterai donc à exprimer un certain malêtre, contrebalancé par le curieux et fascinant spectacle de la vie en flottaison.
Khao Lak, le doux farniente
Outre rentrer dormir ici tous les soirs, je suis venue avec plaisir me mouiller les pieds au bord de l’eau. Mais ce qui devait être un moment de détente et de vidage d’esprit s’est (comme souvent, on ne se refait pas que voulez-vous) transformé en introspection profonde: mes traces de pas, légères, qui s’effacent sous la marée. Le tsunami, c’était juste là. La mémoire de ce lieu hante alors que les éléments calmes tout autour réjouissent. La catastrophe et la renaissance. Je suis coincée dans un paradoxe qui me mène à une curieuse mélancolie.
Je crois qu’il est bon de garder en tête, en cas de visite de la région de Phang Nga, qu’elle a été particulièrement touchée par le tsunami et que la vie de ses habitants en a été complètement chamboulée. Il est aussi à constater que l’industrie du tourisme a reconstruit en un temps record, en plus beau et en plus solide, contribuant à créer bon nombre d’emplois.
Pour en revenir aux idées de découverte, il y a quelques trails dans la région (au coeur du parc national de Lam Ru), que je n’ai malheureusement pas pu parcourir. Si vous avez de la chance (c’est selon!) vous pourrez peut-être apercevoir des tigres, des tapirs ainsi que toute une série de singes et d’oiseaux fabuleux. Un guide sera néanmoins indispensable.
Dormir à Khao Lak
Khao Lak propose certainement les plus beaux resorts de la région, dont le Sands, le Ramada, le Laguna ou le Casa de la Flora (vous en trouverez un tas d’autres sur Agoda). J’ai logé au Sands et visité les autres, j’ai largement préféré le Sands ne serait-ce que pour la nourriture. D’habitude, j’évite les restaurants d’hôtel de peur de me retrouver avec un menu à la sauce européenne. Ce n’est pas le cas ici! Bien sûr, il y a toutes les options européennes, mais il y a aussi la cuisine thaïe traditionnelle et ce même au buffet du petit-déjeuner (vous n’imaginez pas depuis combien de temps je rêvais de ma soupe de riz au poulet au lever). Le service a été des plus pointus et des plus chaleureux.
Conservation des tortues marines à Thai Mueang
Dans le passé, les humains d’ici consommaient les oeufs de tortue. Cette habitude alimentaire, additionnée à la pêche et aux autres activités humaines de plage ont malheureusement rendu critique la survie de différentes espèces marines, dont la tortue de mer. Au Centre de Recherche et de Développement de la Pêche Côtière à Thai Mueang, on travaille aujourd’hui dur à résoudre cela et à revaloriser le patrimoine marin, en collaboration avec la flotte royale qui sécurise la plage et donc les tortues.
Outre les tortues de mer, qui sont recueillies et nourries jusqu’à atteindre un âge qui leur permettra d’être relâchées avec 90% de chances de survie, on s’occupe aussi d’autres espèces de mollusques, d’algues et poissons, comme par exemple la palourde géante et le poisson-clown.
Je vis ici un moment des plus mémorables: relâcher un bébé tortue dans l’océan qui, je l’espèce, atteindra un jour son poids de croisière, soit quelque chose entre 200 et 300 kilos. Bon vent et bonne chance, petit être!
Relâcher les tortues de mer?
La plage de Hat Thai Mueang propose chaque année en mars un festival de relâche de tortues marines d’une durée de sept jours.
Ecotourisme en Thaïlande: vivre avec les pêcheurs thaïs
À Phang Nga, écotourisme et conservation sont des mots qui ne surprennent plus personne. Vous y trouverez ainsi de nombreuses activités à pratiquer dans le respect de la nature et du mode de vie de ses gens. À Ban Bang Pat, par exemple, préservation est le maître-mot. La mangrove, les habitudes des pêcheurs, la faune (notamment les crabes), tout y est mis en oeuvre pour que les traditions et la nature perdurent. Je vous invite à découvrir mon article complet afin d’en savoir plus: Ecotourisme en Thaïlande: vivre avec les pêcheurs à Ban Bang Pat.
Célébrer le festival végétarien à Takua Pa
Que vous soyez végétarien ou pas, le festival végétarien ayant lieu en octobre dans toutes la Thaïlande (les dates changent chaque année) est à ne pas manquer. Contrairement à celui de Phuket où les participants s’auto-mutilent, celui de Takua Pa est bien plus léger. Il vous permettra de découvrir un très beau pan de culture sino-thaïlandaise (la communauté chinoise en Thaïlande est énorme et a eu beaucoup d’influence sur le pays). Cet événement annuel, coordonné par les astres, marque une communication temporaire entre les dimensions des humains, des ancêtres et des dieux. La petite ville de Takua Pa est aussi un trésor à découvrir: elle est comme restée figée dans les années trente! Découvrez mon article dédié au festival végétarien en Thaïlande pour en savoir plus.
Kayak dans la mangrove thaïlandaise
C’est la première fois de ma vie que je pose mes fesses dans un kayak. Je sais, ça peut paraître étonnant pour quelqu’un qui n’a pas peur des sensations, et qui voue tout un amour à la voile. La vérité, je ne sais pas vraiment vous l’expliquer… Mais en gros, je flippe que ce truc se retourne. Alors là, ça va, c’est un monsieur qui guidait l’affaire (tout en nous montrant quelques pièges crabes au passage). Il nous a guidé à travers la mangrove sublime. Le kayak finalement, c’est bon comme la marche, mais sur l’eau (un jour je l’adopte, promis, mais ce jour n’est pas encore arrivé).
Du kayak dans la baie?
Il est possible de faire du kayak dans de nombreux coins de la province, y compris dans la baie du parc national d’Ao Phang Nga (oui, vous pouvez circuler à la rame entre les géants de calcaire et peut-être apercevoir quelques singes)!
Petit plats et spécialités de Phang Nga
Malgré toutes les spécialités culinaires thaïlandaises que je connaissais déjà (après tout, j’ai vécu un an dans le nord du pays), j’ai pris un plaisir immense à regoûter à ces saveurs jamais oubliées (ni égalées) et aussi eu l’opportunité de découvrir deux ou trois nouveaux plats. Pour vous, un peu d’inspiration en images!
Se rendre à Phang Nga
Il n’y a pas d’aéroport à Phang Nga, mais celui de Phuket est très proche (58km). De Bangkok (ou d’autres provinces en Thaïlande), vous pouvez donc prendre soit un vol (d’environ 1h) puis un bus, soit un bus climatisé (qui prendra une dizaine d’heures). Il y a aussi la possibilité de rejoindre la gare de trains de Surat Thani, si vous préférez les rails. Les informations sur le net sont on ne peut plus laconiques, il convient donc de se renseigner auprès des locaux, de votre hôtel, ou directement dans les gares. Pour trouver des vols pas chers pour la Thaïlande, j’utilise le comparateur Skyscanner.
Aller plus loin…
- Ne manquez pas ma page de ressources pour organiser votre voyage en Thaïlande
- Découvrez le festival végétarien en Thaïlande et la petite ville de Takua Pa
- Vivez avec les pêcheurs thaïlandais: écoutourisme à Ban Bang Pat
- Vous passez par la capitale? Ne manquez pas les guides Que faire et que voir à Bangkok et Où dormir à Bangkok (pour tous les budgets)
À regarder aussi, sur Phang Nga
Renaître // Phang Nga, Thaïlande« Je suis allée chercher la beauté du monde, celle qu’on ne regarde plus vraiment. J’ai pris la main de la petite fille qu’on avait tué en moi et je l’ai faite renaître. » Mettez le son, il y a du texte :)
J’ai réalisé ce petit film avec des images tournées en 2015 dans la province de Phang Nga, en Thaïlande.
Amazing Thailand #mathailandePosted by Vie Nomade on Wednesday, November 23, 2016
Cet article a été réalisé en collaboration avec Amazing Thailand. Les opinions et choix éditoriaux me sont propres.
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(Un commentaire)
Salut !
Juste pour info, TMB c’est une banque, donc pas une pub pour le football mais pour promouvoir le fait de penser différemment ;-) Mais je confirme, les pubs Thaïs sont excellentes pour le storytelling.
La bise de Thaïlande !