Histoires
d'ailleurs

Adieu, mon amour, la route m’appelle

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C’est ainsi. La vie a ses manières de vous emporter dans ses incompréhensibles courants. Et parfois, on décide de s’y laisser voguer, histoire de voir.

J’ai rencontré P. il y a un an. J’étais passée par un site de rencontres. Je passe toujours par les sites de rencontre… J’ai comme une aversion pour ceux qui voyagent comme moi que je ne saurais m’expliquer. Une peur d’avoir trop à me confronter à moi-même, peut-être? Alors je cherche l’amour, sous toutes ses différentes formes, à travers un réseau, au point précis où les trains et les avions m’emmènent.

Ceux qui connaissent la vie de l’éternel voyageur savent à quel point l’amour peut être une chimère. Les autres aussi, peut-être.
J’ai pourtant eu mon lot de rencontres: certaines, belles et enrichissantes, de celles qui vous font parfois sourire, dans l’intimité du futur et les autres, destructrices, violentes. Ces dernières sont celles qui vous laissent la cicatrice de plus, la cicatrice qui n’était pas nécessaire. J’en suis couverte.

P. était une certitude dès les premiers mots échangés. Il m’avait redonné une étincelle de confiance et, me concernant, c’était certainement la tâche la plus ardue qu’il soit. Il est facile de me faire rire, de me surprendre. Mais pour me donner confiance, il faut vaillamment lutter les horribles et dangereux fantômes de mon passé. Une tâche que P., en paladin, s’était apparemment donné pour mission d’accomplir.

Avion sur avion, j’ai construit avec P. la chose dont je ne rêvais plus: le sentiment d’appartenir quelque part. J’ai mis du temps à le comprendre, mais le lieu où l’on se sent en sécurité et en paix avec soi-même ne se trouve pas sur les cartes, il se niche dans le coeur des autres. J’ai compris cela grâce aux amis, ces rencontres-coïncidences de la route, mais surtout grâce à P., grâce à un amour si puissant qu’il nous faisait nous sentir comme des héros, capables de tout surpasser.

P. m’a bercée dans les plus douces illusions. Il m’a promis la lune. J’avais perdu ces rêves un peu enfantins, je rigolais parfois doucement à ses affirmations. Mais au fond, je n’avais qu’une envie et c’était d’y croire.

Nous nous sommes dessinés au bout du monde à tellement de reprises: dans une cabine au Costa Rica, dans un van sur les routes d’Amérique du Sud, à Bruxelles, juste parce que, et partout ailleurs. Nous avions imaginé une carte qui serait marquée de tous les pays du monde où nous aurions fait l’amour, de toutes les capitales que nous aurions baptisé de notre grandeur.

Et puis un jour, la peur est venue se glisser dans un coin de ma tête. Je l’ai à peine devinée entrer. Petit à petit, elle a commencé à me ronger, sûrement. Ma confiance s’est émoussée. Je percevais chaque détail changeant de la vie de P. comme un danger. J’avais fini par déterminer une énorme zone grise (comme un trou noir!) auquel l’accès m’était privé. J’étais incapable de voir quoi, ou comment.

J’avais peur d’être saisie de paranoïa, peur d’être la fille jalouse, peu sûre d’elle. Cette fille là, je l’avais laissée derrière moi il y a des années, avec les meubles et les vieux romans aux pages jaunies. Je l’avais laissée au milieu de mes orchidées, que je soignais comme de petits enfants et qui me gratifiaient, tous les mois, de magnifiques floraisons. Je l’ai laissée et je suis partie autour du monde, à la recherche d’un moi meilleur, un moi que je pourrais donner à quelqu’un comme P., quand je l’aurais trouvé.

J’avais cherché P. à travers tous les hommes de la planète. Il y avait un peu de lui dans mon flirt à Taïwan, celui qui m’a appris que boire du whisky, ça peut être pour le plaisir et pas seulement pour se tuer à petit feu. Il y avait un peu de P. dans les silences qui se glissaient entre l’Alaskien et moi, à Bruxelles, quelque part entre les frites, la bière et la pluie. Il y avait un peu de P. dans la tendresse de mon amoureux en Thaïlande, celui qui me laissait trouver une soupe au poulet tous les matins dans la cuisine, avant de s’en aller au travail. Il y avait aussi un peu de lui dans la petite folie de mon amant d’Inde, celui qui parfois me demandait de le gifler, sans succès.

Il y avait un peu de lui partout, jusqu’à ce que tout se transforme en lui, jusqu’à ce que ma planète cesse de tourner pour lui. Mais la peur a continué de grossir, comme une tumeur. Le secret de P. prenait de plus en plus de place dans ma vie, m’étouffant et m’effaçant à petit feu, comme la liane sur le mur.

Les nuits de P. étaient toujours horriblement agitées. Il se tournait et retournait, geignait comme un animal blessé, s’agrippait à moi plein de désespoir, marmonnait, claquait des dents. P. avait peur lui aussi, une peur dont il ne se laissait prendre que dans l’ignorance et l’oubli de son sommeil. P. avait peur, mais je n’arrivais pas à comprendre de quoi. Je n’en avais pas envie, je voulais rester à l’abri, dans l’illusion de toute la complicité que nous partagions.

Un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai posé l’horrible question, celle de la fille paranoïaque, jalouse et peu sûre d’elle: « P., que me caches-tu? Y a-t-il quelqu’un d’autre dans ta vie? » P. a bondi comme un tigre blessé. Comment pouvais-je douter de lui? C’est vrai, comment? Comment douter de la beauté de ce que nous partagions? J’étais l’animal traumatisé par les coups après tout, celui qui redoute un autre poing porté par le destin et qui se terre dans l’obscurité pacifiante de sa tanière.

J’ai continué de voir P. s’éloigner, j’ai senti son étreinte se relâcher petit à petit, comme tant de gouttes très lentes qui m’auraient finalement noyée. Le trou noir, vorace, continuait de grandir et je me sentais impuissante.

Et finalement, l’abcès a crevé de lui-même. J’ai découvert la double vie de P. et l’océan de mensonges qu’il avait tissé autour de moi sur une simple mégarde de sa part. P. m’avait emprisonné dans une illusion. Car quand P. s’en allait, c’était pour être près de l’autre, près d’elle, sa fascination, qu’il suivait comme un fantôme hagard, en dépit de tout, en dépit de nous. Les avions que je prenais pour lui, il les prenait pour elle.

Pourtant je le lui avais demandé, et répété, à coeur ouvert: « P. si un jour ton amour se ride, si la nouveauté t’appelle, dis-le moi et laisse moi juger de la lourdeur du fardeau que je peux porter. Laisse-moi toujours une chance d’accepter, de changer de point de vue, de comprendre et de pardonner. Mais ne me mens jamais, ne m’emprisonne pas dans une fausse réalité. Je suis un petit oiseau, souviens-toi. J’ai la force des vents dans mon dos. » P. m’a toujours laissé m’envoler, pour mieux revenir. Mais à chaque retour, notre joli nid perdait de ses ornements, découvrant doucement une cage dorée.

P. n’a jamais rien connu d’autre que elle et moi, ensemble. Il nous a rencontrées au même moment et il était incapable de faire un choix. P. a poursuivi le désir ardent qu’il avait pour elle, alors qu’il profitait de la quiétude et des petits bonheurs du quotidien avec moi. P. ne s’est arrêté que lorsqu’il s’est lassé de cet autre oiseau rare, déçu ou ennuyé, pour me revenir enfin. Ou pour m’arriver enfin. P. a décidément pris de drôles de chemins: de ceux cachés par les arbres, vus du ciel.

P. est emprunt de regrets mais il est trop tard. Car la route, ma mère, mon amie, m’appelle. Elle m’appelle toujours, gentiment parfois, ou à grands coups de fouet comme aujourd’hui. Peut-être que c’est elle, ma double vie, ma fascinante amante. Peut-être que c’est elle que craignent la plupart des hommes, sauf les plus déraisonnés.

La route aura toujours raison d’eux. Elle est la seule à qui je pardonnerai tout. La seule qui me tiendra toute entière entre ses mains. La route est ma vérité, mon refuge, mon église.

Adieu, mon amour
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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(64 commentaires)

  1. LAURENT dit :

    Avec la lâcheté, le mensonge est la chose qui caractérise le plus souvent l’homme…

    • Corinne dit :

      Je le pense aussi depuis bien longtemps. C’est douloureux, de le voir d’en-dessus, impuissante.

      • LAURENT dit :

        Une certaine maturité de l’homme peut aider… Mais ce n’est même pas toujours le cas. Pour aimer l’autre, l’homme doit déjà s’aimer lui même, briser les tabous et les idées reçues qu’il a appris. Ne pas mentir aux autres commence aussi par ne pas se mentir à soi même et d’enlever cette carapace d’homme pour redevenir l’être Humain qu’il était étant bébé et au déni de l’enfance.

        • Corinne dit :

          Oui, s’aimer lui-même avant tout, brûler de l’envie d’être meilleur, plus vrai. Quel plus beau cadeau à faire que le don de soi, comme un livre ouvert? L’humain rencontre l’humain et le prend par la main, il l’aide à devenir tout ce qu’il souhaite devenir, cette personne plus belle, plus forte, vraie. Ou alors deux humains se rencontrent sur ce chemin vers l’acceptation, et font le voyage ensemble. C’est simple, en théorie. En réalité, c’est plutôt comme de chercher un grain de poussière au milieu d’une tempête de sable.

  2. lucie dit :

    Ton texte est bouleversant … Un sujet rare sur les blogs de voyage alors que beaucoup plus fréquent dans la réalité
    Merci d’avoir partagé ce morceau de vie très intime

  3. Sarah dit :

    Ce n’est qu’en regardant au fond de soi avec clarté, authenticité et bienveillance que l’on peut s’aimer, découvrir qui l’on est et alors aimer l’autre, pleinement, sans besoin d’assouvir autre désir, autre chose, ailleurs. Sa non volonté de faire un choix l’a amener à devoir assumer d’avoir brisé une confiance qui lui avait été donné en diamant brut. Je sais combien cela peut faire mal. La route, notre amante, cette douce partenaire qui ne nous quittera jamais restera sans doute le meilleur des refuges… jusqu’à une rencontre qui permettra d’allier les deux… ;) Je t’embrasse.

  4. Frederick dit :

    Bonjour Corinne,
    Je suis toujours fasciné par ton style d’écriture, quel que soit le sujet traité. C’est simple, beau, poétique, touchant… Peut-être par ce que, à ma façon, je connais bien cette dualité force/sensibilité et ces cicatrices que tu décris et qui guident ta « plume ».

  5. Audrey dit :

    La larmichette, comme toujours. C’est dur, mais ton texte est magnifique. Dis-toi que P. c’était pas une si jolie lettre de toute façon. P. c’est Prout.

  6. Jo dit :

    Sympa les commentaires … Et pourtant il y a aussi des hommes qui souffrent à cause de femmes peu scrupuleuses …

  7. Laponico dit :

    Très belle lettre, qui commence joliment pour terminer…je ne sais quoi en penser, au départ, on se dit que c’est toi qui change, qui te lasse, où on veut le penser, et pourtant on sent tant d’amour, et la fin, bein bam, on a mal pour toi…mais très beau en tout cas, courage et en route pour de nouvelles aventures !

  8. Tiphanya dit :

    Mais que c’est déprimant de faire un tour sur les blogs aujourd’hui. Tu es la deuxième personne que je lis et qui a choisi la route. Ce que je comprends tout à fait, mais je n’aime pas cette idée de devoir choisir.

  9. Ma chère Corinne

    elles sont aussi belles que touchantes tes lignes…

    Un bisou de Paris

  10. Aude dit :

    Ha cette douleur du mensonge… C’est un poncif mais il ne mérite pas un bel oiseau comme toi. Tu vas pouvoir laisser le vent panser tes plaies. Je t’envoie le meilleur.

    • Corinne dit :

      Merci Aude. J’espère que le vent va souffler bien fort, ou alors que je me ramasse une bonne grosse tempête pour que je puisse mettre ça derrière vite fait.

  11. Landry dit :

    Quel texte dur et touchant, merci pour ce partage très personnel. Je te souhaite les plus belles routes du monde pour retrouver la sérénité.

  12. Cet écrit m’a touchée. Je ne saurais dire pourquoi… Je n’ai pas vécu ce que tu décris…Je ne porte pas de cicatrices… mais tu as su m’émouvoir. C’est la force de la belle écriture… Quand les mots véhiculent des émotions universelles… Je te souhaite une belle route. La vie te réservera sûrement de belles surprises. Merci pour ce partage

  13. Je suis bouleversée par ton témoignage – et je te souhaite plein de bonheur, que tu retrouves cette âme soeur qui te rend heureuse et forte, qui part avec toi, juste pour toi.

  14. Anne dit :

    Quel texte incroyable. Tu m’as emportée. Bon rétablissement à ton petit coeur déçu.

  15. Christelle dit :

    Ton texte fait tellement echo chez moi… J’ai eu la gorge serrée…
    C’est exactement ce qu’il m’arrive… Et j’ai tellement de mal à m’en défaire…

    • Corinne dit :

      Je suis désolée de l’apprendre Christelle :( Je ne sais combien de temps ça durera, où ce par quoi il faudra passer, mais on surmontera comme on surmonte toujours. Courage à nous.

  16. Grande-Dame dit :

    Je suis bouleversé par ce texte, en dépit de sa beauté littéraire.
    Bonne route et solide guérison à vous

  17. Nando dit :

    Merci de nous faire voyager à travers tes périples, à travers tes rencontres, tes aventures pleines de vie d’amour et d’émotions.
    Dans le respect de chacun, la rupture peut être porteur d’amour,
    car comme des anges messagers, des messages s’échangent
    d’amour et de liberté.
    le petit oiseaux s’envole …
    pour aimer librement dans ce qu’il est ….

  18. Amandine dit :

    Comme toujours, je prends un immense plaisir à te lire. Tes mots m’emportent dans un monde familier et pourtant je n’ai jamais vécu l’histoire que tu nous partages, intense et chargé en émotions. Très touchant.
    Bon vent et bon envol :)

    PS : et si le vent te mène vers Bruxelles… fais-nous signe !
    PS de François : « oui, mais elle a quand même été voir la Sagrada Familia ou pas ? » ;)

  19. XPhyl dit :

    Bonjour Corinne,
    Découverte de ton blog aujourd’hui au grès de mes errances sur Facebook une veille de noël ou je n’ai rien à faire au travail.
    Choc, sourires, rêves, songes, souvenirs…
    Des heures que je voulais écrire un commentaire mais je n’osais pas et puis je tombe sur cette page, pleine de douceur et de tristesse, écrite le jour de mon anniversaire. Alors s’il me fallait un déclic pour me mettre au clavier, je venais de le trouver.
    Je dévore tes pages comme un roman, un récit d’aventure. Je m’y retrouve, elles me font me poser des questions, elles me confortent dans pas mal de mes certitudes même si certaines sont et resteront dérangeantes, en clair elles m’interpellent vraiment… Et dans le sens positif de la chose. Que du bonheur de sortir de mon confort mielleux de prè-fêtes.
    Je suis « presque » de la génération au-dessus. 47 années administratives au compteur et ce que tu vis depuis quelques années, je n’y avais jamais songé avant, même si je ne tiens pas en place (8 ans au Québec, une quinzaine de déménagement mais toujours un lien avec notre mode de vie que je pensais indispensable).
    Mais voilà, déception, rencontres bonnes et mauvaises, remise en question, compréhension de ce que je suis ont réveillé une violente envie de prendre l’air, de vivre ce qui est bon pour moi.
    J’ai lu une courte phrase attribuée à Richard Bohringer la semaine dernière. « Aime-la cette vie. Casse lui la gueule. Bouleverse-toi d’elle. Elle te donnera des ailes. »
    Et ce matin, je suis tombé sur cette page « l’oiseau sans pattes » et sur ta citation sur cet oiseau qui ne peut que voler et dormir dans le vent.
    Deux claques consécutives… Deux appels d’air.
    Alors pour ça ……… Merci !
    Bonne route et plein de bonheurS.

    • Corinne dit :

      Cher Xphyl :) Un immeeeense merci pour ce commentaire très touchant et sensible. Il n’y a rien qui me fait plus plaisir que de partager un peu mon cher ciel! Merci aussi pour la bien belle citation. J’espère, si tu décides de prendre de nouvelles directions, qu’elles te mènent aussi haut qu’elles ont pu le faire pour moi (et parfois un peu aussi aussi bas, mais pas trop! je pense que les claques sont souvent nécessaires). Je te souhaite des fêtes inspirantes et une route magnifique!

  20. Lucie A. dit :

    Chère Corinne, quel beau texte. Mais je suis tellement triste et désolé. J’ai connu ça bien trop jeune (19 ans à peine), j’ai tenté de l’accepter pendant un an et cela me hante encore aujourd’hui. Au plaisir de te croiser sur la route, je crois que nous avons la même amante….

  21. Catherine dit :

    C’est un article très touchant, très personnel, très beau. Votre douleur est émouvante. Mais les voyages sont votre source de vie, et j’espère que vous garderez le cap !
    Bien à vous

  22. Laurence dit :

    Très bel article. Tu as une superbe plume!

  23. michel chaput dit :

    Corine , je vais te dire une réalité pour moi aujourd’hui , rendu a 63 ans au mois de juin bientôt , mon honnêteté prime dans tous les domaines de ma vie mon honnêteté a 100/100 pour l’instant je suis seul depuis 4 ans bientôt et c’est certain que j’aimerais partager ma vie avec une compagne fidêle et honnête mais le destin en a décidé autrement et je l’accepte tu sait si je reviens un peut en arrière il y a de cela environ 4 ans suite a une rupture je me suis retrouvé a la rue j’ai complètement tout perdu et j’ai fait deux tentatives de suicides qui n’ont pas fonctionnées , Dieu Merci car aujourd’hui je trouve la vie tellement précieuse et je remercie a tous les jours mais cela a fait en sorte que ma vision de ma vie aujourd’hui est très différente d’auparavant et je ne veut plus acquérir de biens matériels comme je l’ai fait par le passé je veut être heureux tout simplement rendre service aimer pardonner accepter les autres tels qu’ ils sont sans vouloir les changers tu sait dans mon cœur il y a tellement une magnifique place pour ma future compagne de vie dans le partage la compréhension le respect l’amour la liberté individuelle le laisser vivre et si l’honnêteté pour l’autre est aussi importante elle ne cherchera pas a tromper car elle aurra fait ce bout de chemin pour garder ce respect tellement important pour chaque être humain , merci pour tout ce temps que tu passe a nous répondre , je trouve que tu a tellement un beau cheminement de vie et ton errance en est surement pour beaucoup car de cette façon ont apprends tellement plus a respecter et a aimer la vie au quotidien quand ont cottoie les gens du monde entier ont apprends a aimer a comprendre beaucoup de choses ont apprends aussi le respect des autres la vie nous en apprends beaucoup .Merci Corinne ,je t’aime xx continue ne lâche pas je vais continuer a te suivre a travers ton périple( de Michel )

    • Corinne dit :

      Merci pour ce message plein de sensibilité et pour tes encouragements, Michel :) Je suis heureuse de te savoir toujours là, malgré la dureté que tu as traversé. Je suis entièrement d’accord pour toi sur l’honnêteté, mais c’est difficile de trouver des gens pour qui c’est aussi important que pour nous, j’ai l’impression. C’est plus facile, peut-être, de ne pas blesser l’autre, de ne pas se mettre en danger. Les gens ont peur d’être ce qu’ils sont, et ils ne seront ainsi jamais aimés pour ce qu’ils sont vraiment. Et oui, l’errance m’a sauvé, je pense. Je ne savais plus quelle route prendre dans ma vie, alors j’ai pris et donné peu importe comment sur la route, sans attente. J’ai encore du travail à faire pour apprendre à pardonner par contre…

  24. Cynthia dit :

    Putain.
    Pardonne-moi mais, j’adore ce mot grossier et aussi… Je ne sais pas par où commencer tellement ton article me touche et me parle alors… Putain.
    C’est terrible (du bon ou du mauvais côté, à toi de voir) mais j’ai vécu la plus belle histoire d’amour de ma petite et actuelle existence il y a moins d’un an (au Vietnam tiens) dans un contexte similaire. « Mon P. » aussi avait un peu (beaucoup) une double vie sauf que j’étais au courant pour la version double officielle et qu’au départ, je ne le prenais pas du tout au sérieux (j’étais à des années lumières de me douter qu’une histoire d’amour allait modifier le scénario).

    En revanche, je n’étais « pas vraiment » au courant de la version triple … Un capharnaüm amoureux que je me passerais de développer ici mais bien difficile à comprendre, à (di)gérer, à supporter… Bref, mon petit coeur fou amoureux s’est pris un sale coup de scalpel MAIS parce que c’est moi et moi seule qui ait accepté les conditions qui allaient avec. J’ai accepté en me laissant complètement aller et en vivant cette histoire d’amour de tout mon être.
    J’en savais suffisamment pour qu’à ma place, une fille normalement constituée prenne ses jambes à son cou. Sauf que pour moi, sauter dans le vide au risque de me fracasser le crâne à l’arrivée, bah ça ne me fait pas (trop) peur ! Je ne suis donc pas vraiment normalement constituée (CQFD lol).

    Pourtant, quelle histoire magnifique. J’en ai voulu à mon P. mais pas longtemps finalement car… Je l’aime(ais ?) tellement ! Et puis, avec lui, « c’était différent ». ;-) Je ne regrette rien, non, rien de rien.

    Comment tu te sens aujourd’hui par rapport à P. ?

    (contrairement à d’autres commentatrices, je ne peux pas dire du mal de ton P. parce que finalement, mon P. à moi n’a pas été irréprochable non plus et pourtant, je suis tellement bien placée pour savoir que les sentiments sont incontrôlables que je ne peux pas en vouloir à ton P., ni au mien d’ailleurs… À tort ou à raison, qu’importe, c’est comme ça.)

    Quelques années auparavant, jamais je n’aurais pensé ainsi face à une telle situation et pourtant, toutes ces histoires d’amour, toutes MES histoires d’amour me font énormément penser, réfléchir, apprendre et comprendre des choses qui me semblent humaines. Bref, je pourrais m’étaler sur ce sujet mais c’est moins fun en monologue ! :-) Alors, ton P. et toi, c’en est où ?

    • Corinne dit :

      Si quelqu’un faisait des stats des mots qui sortent de ma bouche, je pense que « putain » serait très haut :p
      En fait, je comprends complètement ton « acceptation » parce que, si j’avais aussi accepté de tels termes, j’aurais pu gérer les conséquences. J’ai déjà eu des histoires impliquant plusieurs personnes (et où tout le monde est honnête avec tout le monde) et aucun problème. Sauf que dans ces cas là, je développe généralement une profonde affection pour mes partenaires, mais il n’y a pas les projets, les envolées, la passion…
      Ici, « mon P. » me maintenait dans un étau, me disant qu’il ne survivrait pas si j’allais avec quelqu’un d’autre. Alors je n’ai pas questionné, c’est lui qui insistait sur cette monogamie. S’il m’avait dit dès le départ qu’il y avait quelqu’un d’autre, la relation aurait été gérée complètement différemment (et ça ce serait certainement mieux passé).
      C’est beau, que tu ne regrettes pas! Je ne regrette aucune de mes histoires où il n’y ait pas eu de mensonge et de trahison, aussi mochement qu’elles aient pu finir. Mais malheureusement, celles-ci me sont impossibles à digérer.
      Aujourd’hui, je vois P. comme quelqu’un qu’il faudrait éloigner des femmes. Pour moi c’est un être sans empathie, sans personnalité réelle et qui ne recherche que ses intérêts personnels. Je l’ai aimé comme jamais je n’ai aimé, j’ai réussi à lui faire confiance malgré la difficulté que cela représente et il m’a mis le coup de plus qu’il savait me serait insupportable. Il connaissait toute mon histoire, et quand on connaît mon histoire, je ne comprends pas comment on puisse encore en rajouter une couche. Par-dessus le marché, quand j’ai décidé de partir, il s’est retourné contre moi comme si j’étais « la traîtresse qui abandonnait lâchement tout ce qu’on avait construit ». Le bon vieux manipulateur, en somme.
      Aujourd’hui je vois les dommages de P. (et des autres) peser sur ma relation actuelle, j’ai un radar complètement défoncé, je sens des signaux d’alarme de partout. En résumé, je me sens comme une victime à répétition, voire comme une proie. Bref, c’est pas la joie.

      • Cyn dit :

        Bon ok, je pense que mes petits mots de bonne humeur ne font pas le poids face à la réalité de ce que tu ressens… J’ai peut-être sous-estimé les dégâts…
        Effectivement, là, j’ai quand même moins de sympathie pour ton P. … Rien à voir avec le mien et rien à voir non plus avec ma situation donc ce n’est pas comparable.
        Ce ne sont pas mes mots qui te redonneront confiance en un claquement de doigts (malheureusement) mais j’espère de tout mon coeur que ta relation te permettra de reprendre confiance et, surtout, de t’épanouir vraiment ! Les hommes biens existent, j’en reste convaincue.
        La roue tourne et, crois-moi, elle tourne vraiment, tôt ou tard.
        <3

  25. Mélanie dit :

    J’ai cette impression que les grands voyageurs sont des passionnés tout d’abord du voyage et obligatoirement de l’amour donc difficile de ne pas vivre principalement des passions et l’impossibilité de vivre ses amours à moitié ou routinié.
    Malgré les mensonges et la trahison qui sont malheureusement choses courantes, tu ressens des choses et connais l’amour le vrai qu’il dure des mois ou des années et ça, ça n’a pas de prix.

    • Corinne dit :

      Je suis un coeur d’artichaut, j’ai l’impression de connaître l’amour sous toutes ses coutures. Puis vient toujours celui qui me surprend, et c’est reparti pour un tour. Je pense que la fraîche rupture (et les séquelles de tout le reste) ne me permettent pas pour l’instant d’être reconnaissante, mais je l’ai été, et je le serai donc certainement à nouveau!

  26. Quel bel article, âpre, sincère, vrai…

  27. stéphanie dit :

    Magnifique article que je viens de découvrir au hasard de mes navigations sur le net. J’admire ton courage et je vais continuer à te suivre…Je te souhaite bon vent, bonne chance et beaucoup de bonheur. Une admiratrice

  28. Céline dit :

    Quel magnifique texte qui m’a tellement émue. Je me suis un peu retrouvée dans ce que tu as écrit, pas dans l’histoire elle-même, mais dans les sentiments que tu as écrit et ton passé qui a l’air assez lourd à porter. Je te souhaite tout de bon sur la route et merci pour ce texte criant d’honnêteté et de réalité.

    Céline

  29. Sonitha dit :

    Quelle belle découverte, quel beau récit, aussi empreint de douceur et d’amour!!!
    De ton blog je m’en délècte!! Merci!!
    Je te souhaite encore et encore de très belles découvertes!!

  30. Perrine dit :

    Merci corinne pour ce texte si beau et si touchant . Ça fait tellement de mal de se sentir manipulé , surtout quand on a aimé passionnément et donné sa confiance à l’autre. J’avais rencontré un bourlingueur l’année dernière, tout s’est passé très vite entre nous . Nous sommes partis en Norvège en trek , il se projettait avec moi et au retour , il est devenu plus distant , changement d’humeur etc ….puis plus aucunes nouvelles , l’ignorance est une chose affreuse aussi ! J’ai su pourquoi il se comportait ainsi …. il ne m’avait pas averti de certaines choses sur lui … il m’a fait des promesses , jamais tenu . La rupture a été très difficile pour moi . Et du coup,pour panser mes plaies , je suis partie loin , seule , mon 1er vrai road trip solo et ça m’a fait bcp de bien donc oui , la route est l’un des meilleurs remèdes à un chagrin d’amour. Merci pour tous tes articles et ton blog , ça m’aide à me projetter dans la future vie nomade que je souhaite vivre .
    Perrine

    • Corinne dit :

      Merci Perrine, ça me touche à mon tour. Oui, l’ignorance est quelque chose de difficile, apprendre à vivre avec a été l’un des trucs les plus salutaires de ma vie. Dans mille cas on n’aura pas en face de nous quelqu’un qui nous livrera les vraies réponses aux questions qui pourraient nous servir pour avancer… Je suis ravie en tout cas que tu aies eu l’idée de partir pour y remédier un peu :) et peut-être bientôt complètement! Bonne route et bons voyages à toi!

  31. Léna dit :

    Je suis terriblement touchée par ton article. J’en ai les larmes aux yeux, c’était magnifique.

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