Tu m’parles-tu québécois? Un hommage à l’accent francophone le plus charmant
Parler de la francophonie canadienne? J’en ai des étoiles dans les yeux. Si vous saviez l’effet que ça me fait, d’entendre ses incroyables accents! Car comment ne peut-on pas être en amour avec le québécois? Ces tournures, ces expressions, ces envolées bibliques… Tout ça me rend aussi joyeuse qu’une poutine au chocolat ou qu’un Bloody Caesar (ndlr: cocktail canadien qui rappelle le Bloody Mary, mais en mieux).
Le Québec est venu à moi
Oh j’en ai vu, du Québec! Et je ne m’en lasse pas. Et je rêve souvent à lui. C’est que mon amour a commencé très tôt, à mes quinze ans.
Mes quatre longues années de préparation au bac, à partager ma classe avec des gens qui semblaient graviter sur une planète bien différente de la mienne, ont fait poindre mes premières envies sérieuses d’évasion, de solitude.
La cabane au Canada. Celle qui, dans mon imaginaire, se serait laissée ensevelir de neige, m’aurait emprisonnée à dessein dans de longs mois de contemplation, à vivre dans la plus vive simplicité: d’encre et de café.
Et puis Sylvain Tesson l’a fait pour moi, ailleurs et avec de la vodka. Mais je l’ai aussi fait quand même un peu, une fois (juste pour la nuit, juste pour y goûter) quelque part dans l’Abitibi-Témiscamingue. Algonquins et descendants des premiers colons m’y ont raconté un monde antique, une histoire fascinante, et ce dans la langue de mon coeur.
Mais revenons à mes années de collège (comme on dit en Suisse). Il y a eu ce jour où mon cours de chimie a accueilli un personnage curieux: mon premier Québécois en chair et en os: un professeur en échange pour un an. Dans ma classe, on a tous un peu rigolé quand il a prononcé « les liens peptidiques » (les liens p’psidièques?). Ce n’était pas méchant, bien entendu! C’était la surprise: on n’avait jamais entendu un accent français aussi chantant (et ce malgré nos expressions suisses plutôt colorées).
Notre charmant professeur a tout de suite été intégré et aimé de tous. Il nous a appris de nombreuses expressions et a partagé avec nous de petits bouts de sa culture; des choses qui ressemblaient un peu aux nôtres tout en étant différentes. C’est là, je crois, que j’ai entendu parler la première fois de la cabane à sucre, où l’on se goinfre de bonnes choses dans un restaurant boisé, au son de la musique.
À la rencontre de la francophonie, au Canada
Et puis j’ai rencontré le Canada à travers mon amie Evelyne. Le mot que je préfère l’entendre dire, c’est « beurre ». Il y a quelque chose dans cette manière de prononcer le beuuuurre (en faisant remonter la partie inférieure de notre mâchoire) qui le rend encore plus sexy sur mon pain.
Bon, à part le beurre, il faut dire que c’est grâce à ma rencontre avec Evelyne si j’ai pu mettre les pieds pour la première fois en terre promise… et que je ne passe plus un jour sans mettre du sirop d’érable dans mon café (pourquoi je m’égare constamment dans les sucreries?).
C’était en 2012. Mon chum d’alors m’avait laissé en plan à Los Angeles et j’avais pu vivre un Noël québécois avec Evelyne, fondue chinoise et tarte au sucre en prime. Plus tard, Québec City, ses petits bars, ses expats, ses colocs, ses panneaux « Arrêt » et ses jolis murs sont devenus mon chez moi temporaire lorsque j’ai quitté les Etats-Unis.
Dans mes souvenirs les plus aventureux, il y a cette nuit où avec Zoé, ma colocataire française, on a fait du stop à la fermeture du bar: c’est la camionnette de livraison d’un journal local qui nous a ramassées sur les trois heures du matin. On s’est assises sur les piles de journaux, à rigoler comme des baleines sur ces papiers presque comme les nôtres.
Amoureuse du Québec, et comme chez moi
Et puis j’ai connu Montréal et j’en suis tombée amoureuse. Il y avait là la famille d’Evelyne, mais aussi mes amies blogueuses, celles que je suis depuis des années, comme des soeurs lointaines: Anick-Marie, Jennifer, Marie-Julie.
Anick-Marie est la plus douée à parler sans accent, c’en est bluffant. On la trouve plus facilement à l’extérieur du Québec que dedans! Marie-Julie fait la part belle à la langue et au voyage, avec ses dix livres publiés. Jennifer, elle, détient le vocabulaire le plus fou. Quand on va manger c’est toujours cochon et toujours très drôle. Elle glisse un vocabulaire dans mon quotidien que je garde avec moi, tout simplement parce que je le trouve beau.
À Montréal il y a les amies, mais il y a aussi quelque chose qui me fait me sentir comme si j’étais chez moi, comme si j’avais dû naître là. Comme s’il fallait que je considère, un jour, de venir y passer quelques années, voire à m’y arrêter indéfiniment, pour jeter toute sa couleur dans mon prose. Et il y a cette simplicité de langue, qui nous fait tout paraître plus familier, comme si l’on n’avait pas vraiment changé de planète…
Sans parler de tous ces autres lieux dont je rêve: les Îles-de-la-Madeleine, la Saskatchewan, le Nunavut, le Yukon… et le Lac-Saint-Jean (et sa tourtière, et ses bleuets)…
Qu’y puis-je, ma foi, je suis amoureuse du Canada, de ses arrêts de trains scandés parfois en français, parfois en anglais. De son espace infini, de ses merveilles, mais surtout de ses gens qui, francophones ou non, ont toujours su mettre de l’amour dans ma vie.
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Cet article a été réalisé suite à un partenariat et j’ai touché une rémunération. Les opinions et les choix éditoriaux me sont propres.
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(7 commentaires)
Ben lâ. … depuis ce temps tu mets du beuuure sur tes toasts le matin ?
Tu es toujours la bienvenue au Québec
Michel, papa de ta chum Evelyne
Haha, certaines expériences changent les couleurs de notre vie ;)
Une grosse bise et à bientôt peut-être!
Bel article! Moi aussi j’adore l’accent québécois et leurs expressions que je ne comprends pas toujours.
Merci Dani! J’espère que les commentaires comment le vôtre se multiplieront, car j’en connais quelques-uns que leur accent gêne! C’est triste ;)
Je ne connais pas grand chose de plus mignon que les expressions de mes 3 petits neveux québécois.
Tu veux tu jouer avec moi ? J’ai pô le gôut de manger des épinards… Le foot c’est plate ! :D
Quelle belle écriture, et quel bel hommage. Ça fait du bien de vous lire ;)
Merci :)