La vie
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Les séparations: voyager beaucoup, c’est apprendre à dire aurevoir

Publié le • Dernière mise à jour:

C’est le quotidien du voyageur, la séparation. On l’a tous plus ou moins vécue: on part en vacances quelques semaines, des amitiés et amourettes se nouent, et puis il est temps de reprendre sa route, chacun de son côté.

Parfois on se laisse un numéro de téléphone, une adresse. Parfois on s’enfuit sans laisser de trace, le coeur en cavale, pressés d’effacer une douleur qui finira tout de même par laisser une vilaine cicatrice. Parfois l’on restera en contact des années, parfois l’on se perdra pour mieux se retrouver…

Quand on voyage sur le long terme, ces schémas deviennent rapidement une sorte de pain quotidien. On peut se cloîtrer, poser un film d’acier et de glace autour de soi, jouer le dur, mais on n’y échappe pas. Le moment de dire adieu arrive toujours, et les larmes qu’on n’espérait pas se font amères.

Et lorsqu’on a décidé de tout quitter, d’être en mouvement constant, la douleur de ces occurrences nous renvoie en plein visage l’ampleur d’un tel choix: ce sera ainsi pour toute la vie, ou plus ou moins. Et il n’y a pas de solution qui nous permette de l’éviter.

Il ne reste alors plus qu’à apprendre. Apprendre à dire adieu? Apprendre à laisser aller? Apprendre à laisser le feu s’éteindre paisiblement pour laisser place aux cendres, puis à la nuit. Parfois après une semaine, parfois après des mois.

Il n’y a pas de recette pour ce genre de deuils. Les gens passent et nous marquent, plus ou moins à chaud. On peut alors décider de faire tomber toutes les barrières et d’embrasser chacune de nos rencontres, leur donner toutes les opportunités possible d’éclore.

À la fin, il reste les souvenirs et les regrets. Mais en vivant le moment présent, on construit un peu de beauté. Temporaire ou non, il faut se faire une raison et chérir tous ces instantanés que nous avons eu l’occasion de vivre. Plutôt qu’espérer n’avoir jamais rencontré une personne pour effacer la douleur, apprécier la chance que ces deux chemins aient pu se croiser, quelque part, et en faire un étincelle d’éternité à laquelle s’accrocher.

Nous avons grandi ensemble, pour un peu de temps.
À mes chers Jannis, Luis et Art. Bonne route et à bientôt, peut-être, quelque part.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(7 commentaires)

  1. Dominic Roy dit :

    Je ne sais pas trop si tu t’es mise à écrire ceci après mon commentaire sur l’autre billet ou si c’était déjà sur le grill mais si tu as écris ceci en une demie-heure, tu es simplement géniale ++ On a la sensation de salé sur la langue tellement on sent tes larmes d’ici. Chapeau Corinne, je ne sais pas trop quoi dire de plus.

  2. gmorningvietnam dit :

    Salut Corinne,
    Effectivement ce style de vie engendre ce genres de situations. Cependant c’est un mal pour un bien. Cela nous apprend à vivre le moment présent. Lors de mes voyages en Asie, notamment la Thaïlande et le Vietnam, après s’être tissé des relations amicales assez fortes (voyage oblige) il est toujours difficile de couper les ponts. on se rend compte du manque en général quelques jours après (pour ma part). Mais d’un coté cela nous apprend à vraiment profiter des personnes qui nous sont chères et pour rien au monde je changerais ce mode de vie.

    Et pour garder contact, heureusement Skype existe! ;-)

  3. Sylvain Bui dit :

    Une belle écriture et tellement véridique. Un fait inévitable. J’espère que ça va de ton coté. @ bientot

  4. Le Loire dit :

    Coucou, j’ai beaucoup aimée ton texte, ton voyage je suis presque jalouse ☺
    je voulais te demander comment tu faisait pour dormir , tu avait ta tente avec toi ? Ru dormais chez des personnes que tu rencontrer ? j’aimerais partir aussi sur les routes, je suis comme beaucoup de personnes, j’ai mon emploi, ma famille, les amies, et mon appartement, et je pense partir pour bientôt je me sens prête ..

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