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Passages de frontières compliqués: la Malaisie

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Parfois, traverser une frontière n’est pas aussi simple que l’on ne le croit… Je vous raconte dans cette nouvelle série, mes passages les plus intenses.

Kota KinabaluMon arrivée en Malaisie est des plus simples. Dans l’avion, je remplis mon petit papier, déclare que je ne transporte pas des mille et des cents et débarque dans les halls de l’aéroport, prête à affronter une nouvelle ville avec beaucoup d’entrain, malgré mon enrouement.

Partout autour de moi, des panneaux signalent que le transport de drogues mène tout droit à la case « peine de mort ». Vagues souvenirs d’histoires entendues et lues d’étrangers incarcérés durant des dizaines d’années, avec peu d’espoir de revoir la lumière du jour. On aurait planté de la drogue dans leurs valises. Je les imagine moisir dans une espèce de cellule boueuse, sales et puants, chantant à tue-tête pour se libérer de leur ennui infini.
J’espère qu’on n’a rien planté dans mes valises parce que ce ne serait pas sympa ça, comme aventure.

Kota KinabaluAprès les panneaux, c’est au tour des thermomètres. On relève électroniquement ta température au passage, au cas où tu aurais un truc louche et contagieux. Je retiens très fort toute la moque et la toux qui menacent d’exploser à la face des contrôleurs de frontière et je prie très fort de ne pas avoir de fièvre. Parce que le séjour en quarantaine avec d’autres rats de labo potentiellement contagieux de trucs bien plus douteux que mon refroidissement ne m’enchanterait pas vraiment non plus.

On me tamponne un droit d’entrée de 45 jours sur le territoire et dehors! Rien à signaler, ouf. Je retrouve ma compagne de voyage philippine, Cristine. On passe un mois et demi ensemble à sillonner Bornéo (ou plutôt, à se perdre à Kuching) avant que nos routes se séparent pour des aventures ailleurs. Moi, je prendrai la direction du Japon, en passant par Taïwan. Cristine, elle, se rendra à Singapour avant de retourner aux Philippines pour un certain temps.
Enfin ça, c’était le plan idéal.

Kuching, MalaisieMalheureusement pour elle, elle est philippine et les philippins, ils n’ont pas très bonne réputation en Malaisie. Et malheureusement pour elle aussi, le tampon de 45 jours, qui ne spécifiait pas la date limite, a été dépassé. Oui, c’est 1:00 du matin du 46ème jour et elle se trouve donc en toute illégalité sur le territoire malaisien depuis exactement une heure.
Je la regarde se voir refuser de prendre son vol vers Singapour.
Mais attendez les gens, vous êtes un peu cons là, elle est dans l’aéroport prête à quitter votre territoire, qu’est-ce que vous l’emmerdez? Rien n’y fait. Elle n’embarquera pas. Ils la déportent. C’est un vilain mot, mais c’est ce que c’est. Elle doit (elle-même) immédiatement réserver son vol de renvoi aux Philippines.
On est assises par terre, dans les bureaux des contrôleurs de frontière, pour lui trouver le vol le meilleur marché que possible.

L’aventure se termine ici pour elle, et je crois savoir que si elle avait eu mon passeport européen, les choses ne se seraient certainement pas passées ainsi.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(4 commentaires)

  1. Jordane dit :

    C’est une blague on te prend la température direct ?
    Quand j’y suis allé il y a quelques années, ils ne faisaient pas ça.
    Qu’est-ce qu’ils peuvent bien examiner comme maladie ? Ils te l’ont dit ?

    • Corinne dit :

      Ce sont des espèces de caméras à température qui la prennent à tout ceux qui passent devant en fait.
      J’ai vu ça dans d’autres pays ensuite, je n’arrive pas me souvenir exactement où, mais aux USA ne me surprendrait pas ;)
      Si je me souviens bien il y avait à l’époque encore des cas de grippe A qui traînaient.

  2. Astrid dit :

    Un bel exemple d’injustice, qui nous prouve (une fois n’est pas coutume) que nous avons énormément de chance de pouvoir voyager librement. Ton article est d’ailleurs étonnant, j’étais en Malaisie l’an passé et j’ai voyagé plusieurs jours aux côtés d’un philippin qui lui aussi, a connu quelques déboires à l’aéroport. Simple coïncidence? Bref, merci de nous avoir remémoré la chance que nous avons, et bonne route à toi! ;)

    • Corinne dit :

      Hello Astrid! Malheureusement pas une coïncidence. La blogosphère voyage philippine fleurit de ce genre d’anecdotes (et des bien pires). Et exactement, on oublie trop souvent, je crois ;)

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