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À travers les USA en Greyhound

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On m’a souvent découragé. Enfin non, décourager ce n’est pas vraiment le bon mot. On a plutôt tiré une grosse grimace, éclaté d’un rire franc ou encore roulé des yeux. Traverser les Etats-Unis en Greyhound? Haha, elle est bonne! Quelques âmes aux tendances vagabondes m’ont tout de même encouragé.

Plus on me décourageait et plus ça m’encourageait, parce que je fonctionne un peu à contre-courant (ou plutôt peut-être, parce que j’ai eu du mal à me sortir de l’adolescence). Mais que cela n’encourage personne à me décourager! J’apprécie d’autant plus les encouragements puisque je réalise que je fonctionne à l’envers et que par définition, ça me remet à l’endroit. Je crois me perds là…

Bref, notre Greyhound, pour ceux qui ne sont pas familiers avec les transports américains, je livre la clef de la devinette: il s’agit d’un bus qui se veut léger et rapide comme l’élégant lévrier.

Dans le Nevada

Dans le Nevada

Pourquoi se décourager? Ou plutôt ne pas se décourager!

En quoi le Greyhound paraît-il décourageant à la grosse partie de la population? Je ne sais pas trop moi. On m’a dit que c’était pas confortable, sale, bruyant et que les gens qui l’empruntent sont en général très weird (étranges).

Vous pensez bien qu’après mes virées en bus d’en moyenne 15 heures à travers l’Asie (parfois avec une pastèque ou des pieds dans la face), voire même de 34 heures (!) à travers l’Espagne, d’un nombre incalculable d’heures passées debout (oui) dans les trains italiens (qui sont presque plus effrayants que ceux que l’on trouve au Sri Lanka), je n’allais pas m’arrêter à ça.

Et j’ai bien fait. N’écoutez pas les médisances sur les Greyhound chers voyageurs. Ils sont en fait très confortables* et propres. Ils ont même des prises électriques, et du wi-fi gratuit, le luxe! Certains conducteurs font l’animation et multiplient les petites pauses pour se dégourdir les jambes.

Les voyageurs sont un peu… weird, comme attendu. Etonnamment, ils ne se mélangent pas trop. Mais il faut dire que je n’étais pas dans le mood de « me mélanger » moi-même… C’est comme un bus de ville normal finalement, mais en plus long. On entend tout un tas d’accents et de langues, c’est coloré. Et surtout on voit du paysage. Du bon gros paysage.

* Si vous mesurez 1.75m et plus, vous risquez de ne pas avoir la même notion de confort que moi.

Dans le Nevada

Dans le Nevada

Le début de l’aventure: en route vers Las Vegas!

Ma première expérience en Greyhound, ça a été de Los Angeles à Las Vegas.

À mon arrivée à la gare de bus de Los Angeles, je vois trois types posés juste à l’entrée qui se passent un bong. OK, ça s’annonce exotique: je ne suis plus sûre que le terme weird s’approprie bien à ce que j’avais imaginé.

Dépassées les effluves de la marijeanne, je m’enfile dans le chaos de la salle d’attente où l’on ne me donne pas les bons renseignements… Me voilà à refaire toute la file 30min avant le départ pour le check-in de mon bagage.

De justesse, j’embrasse le Prince et je saute dans le bus. Le conducteur me parle en espagnol, bon pourquoi pas?
Plus tard, il présente le bus aux passagers et les supplie d’un air paternel de ne pas fumer dans les toilettes (please, please pleaaaase, por favor, por favooor) de ne pas boire d’alcool et consommer de drogue, et surtout d’être gentils les uns avec les autres.

Le trajet sera court: 3 heures 50 pour 266 miles. Le paysage n’est peut-être pas des plus fascinants, mais pour moi c’est quelque chose de tout à fait nouveau: le désert, la roche jaune, orange, et les formes étranges que le vent leur a conféré.

Lire la suite: Balade à Las Vegas et repas suicidaire

Dans le Nevada

Quelque part, dans le Nevada

 

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(9 commentaires)

  1. Mathilde dit :

    Très sympa ! C’est vrai que les routes américaines, même les plus banales en apparence, sont fasciantes…
    Quand je prends le bus pour faire Boston-New York, les gens sont horrifiés : « ya de la drogue », « c’est sale », « dangereux ». Mais moi je trouve ça très pratique, et comme toi, même s’il y a des gens bizarres, ils ne sont pas plus étranges que dans le train par exemple…

    • Corinne dit :

      Haha! Ben justement après le bus y’aura l’épisode train :p et comme tu dis… des gens particulières :) c’était mortel! Les trains aux USA, c’est la top classe je trouve!

  2. Maïder dit :

    Si j’avais trop prêté attention à ce qui se disait autour de moi, je serais passée à côté de pas mal de trucs… je ne serais peut-être pas partie du tout ;) Les transports, quels qu’ils soient, font partie de l’aventure et offrent des moments spéciaux et parfois weird ! Bonne route…

  3. Lucie dit :

    Les gens me trouvent déjà bizarre à prendre l’Eurolines en Europe, mais comme toi je rêverai de traverser le pays en Greyhound…

  4. tu as du passer par la 40, donc la 66 sans y preter attention. … Je me trompe ???

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