De la Suède à la Norvège: tomber amoureuse, en train
Cet article est la suite de: En train vers la Suède: Malmö et Göteborg
À Göteborg, le contrôleur, cheveux blancs en bataille et yeux bleu piscine, m’indique le wagon première classe du train qui m’emmènera en Norvège.
Champs à perte de vue, clairsemés de maisonnettes colorées, éoliennes géantes, la Suède me glisse un aurevoir discret et un peu pluvieux. Il fait sombre et gris mais le cuir confortable et chaleureux du train suffit à me mettre de bonne humeur.
J’ai sorti mon ordinateur et commencé à aligner un peu de travail. Au bout d’une heure, j’ai dû stopper net, impossible de me concentrer. Je crois que je suis de nouveau amoureuse. Un coup de foudre, comme toujours.
C’est elle, c’est la Norvège. Ce sont ses lacs, ses drôles de forêts sombres, aux allures mystiques. C’est sa mousse, c’est ce mélange parfait de vert, de gris et de lumière.
Mon coeur se réveille, il a envie de crier au monde que la Norvège est si belle, que c’est un bonheur incommensurable que de la voir défiler, hâtive, par les immenses fenêtres de ce train si calme. Je frissonne, je passe d’un côté à l’autre du wagon, je lève mon appareil photo, hésitante: il y a des instants que l’on ne voudrait garder que pour soi.
Je n’ai même pas encore foulé son sol que déjà je veux toute la connaître, me perdre en son sein. Je prendrais un aller sans retour, comme à mon habitude préférée. Je me cacherais dans une maison rouge à rebords de fenêtre blancs quelque part, à l’orée d’un bois et j’y attendrais que la neige vienne tout ensevelir pendant que toi et moi nous perdrions ensemble, à la chaleur de nos coeurs.
Que vienne l’hiver, que vienne le froid et la solitude. Je n’aurai pas peur, ma belle Norvège. Je ne te connais pas encore, mais j’en ai la plus profonde conviction. Laisse-moi donc t’embrasser?
Détails de l’itinéraire
- 6 mai / 13:00 Göteborg – Oslo 16:52
Lire la suite: Se perdre, à Oslo
Un grand merci à Interrail France pour me permettre de vivre cette expérience et de découvrir des bouts d’Europe qui me sont, jusqu’ici, totalement inconnus.
Par Corinne Stoppelli
Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?
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(5 commentaires)
J’y vais cet hiver, alors merci vie nomade de ce petit bout de rêve….. :)
Les coups de foudre ça me parle… Ton article donne vraiment envie de se perdre dans ces contrées sauvages!
J’ai eu pareil, j’ai traversé tout la Norvège en train, de Olso jusqu’a la cote … et ce fut magique !
Ah, la Norvège … oui, une terre magique … j’aime bien ta photo du train (+reflet), mais ça semble beaucoup plus confortable que le Paris-Oslo de 1978, où pour dormir un peu allongée, je m’étais installée dans le couloir …
Quelle belle aventure ça a dû être? Malgré l’inconfort :) Mes pires trains ont été les sud-italiens… J’y ai même attrapé les poux!