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Voyage et écologie: vers une éco-conscience

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Parmi les nombreuses remises en question qui peuvent traverser l’esprit d’une future nomade figure le problème l’écologie. Voyager en avion, cela peut paraître bien grossier si l’on se voudrait un brin éco-conscient.

insecte

Ce billet de Karl, De l’écologie à l’écocide (ndlr: article défunt, désolée), m’a ramené à la question… J’ai moi aussi, depuis longtemps, rejeté la télévision – et bien que longtemps séduite par le confort d’une machine à laver privée, j’ai rapidement pris conscience (malgré moi, je l’avoue) que les quelques efforts à fournir en plus étaient négligeables.

J’ai aussi abandonné depuis belle lurette le séchoir automatique, pour pendre mon linge. Je ferme le robinet quand je savonne ma vaisselle, j’évite les gros emballages en plastique, les produits venus de très loin (sans toutefois me priver d’un brin d’exotisme de temps à autre). J’essaie de conserver mes objets jusqu’à leur mort, j’achète usé aussi, je donne l’ancien pour une nouvelle vie.

Ce ne sont que quelques vagues démarches, adoptées au fil du temps. Petit à petit j’essaie de réduire mes envies. Je ne m’en sens pas dénuée pour autant: je peux plus facilement me concentrer sur ce qui compte. Consacrer de l’attention à une foule de petites choses, c’est consacrer très peu d’attention à chacune. Disposer d’un champ d’action réduit à l’essentiel permet au contraire de consacrer à ce qui compte réellement toute l’attention voulue.

Ce n’est pas une écologie juste verte. C’est une façon de penser qui s’applique aussi bien à son entourage, à ses valeurs, qu’à ses éphémères possessions. Plus que délester sa conscience, s’adonner à l’essentiel améliore le quotidien, le rend plus précieux. On se comble trop souvent de vide en s’encombrant de l’inutile, si bien que le nécessaire nous passe à côté sans qu’on puisse le constater, car on ne lui a pas laissé suffisamment de place!

Plutôt que d’adopter une attitude écologique histoire d’être dans la tendance, il conviendrait de se demander quelles implications un changement de certains gestes apporterait à notre quotidien: réduire sa zone de confort, parasitée par les habitudes que l’inutile nous a que trop souvent imposées.

Celui qui déplace la montagne, c’est celui qui commence à enlever les petites pierres.
Confucius

Pour revenir à la question du voyage en avion… Je décide de reconsidérer le moyen de transport et de chercher des alternatives, là où je le peux. Peut-être les transports en commun terriens/aquatiques, peut-être passer mon permis et donner une nouvelle vie à un véhicule indésirable, peut-être prendre mon courage à deux mains pour des co-voiturages plus que spontanés…

… et puis, peut-être aussi, faire pipi sous la douche!

Et vous, comment voyagez-vous?

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(9 commentaires)

  1. Luisa dit :

    C’est exactement le genre de pensées que j’ai eu ces derniers mois, car j’ai outrageusement abusé de l’avion pour visiter de lointaines contrées…

    Durant les trajets, je commençais à culpabiliser et à me traiter d’hypocrite.

    J’espère que d’utiliser mes pieds/mon vélo, de me déplacer en bus et train tous les jours compensent un peu…

  2. Jean-Philippe dit :

    Merci beaucoup Corinne pour le lien!

    J’aime beaucoup l’esprit de votre billet, et surtout cette phrase:

    « On se comble trop souvent de vide en s’encombrant de l’inutile »

    qui résume bien l’origine de nos problèmes actuels. Ce vide qui finalement étouffe et nous fait peur. Me débarasser de cet inutile, c’est quelque chose que j’essaie de faire.

    Je suis aussi admiratif devant tous vos efforts! Moi, hum, à part ma déclaration sur le pipi, le déplacement à pied et le tri des ordures, comme le font ici tous les Japonais, je suis encore un ‘amateur’.

  3. Corinne dit :

    Bonsoir Luisa et merci pour ton message!
    Loin de moi l’idée de totalement bannir ou diaboliser le voyage en avion. Il y a toujours des circonstances qui font que (le temps, la santé, les moyens… entre autres).
    Dans tous les cas, commencer par faire où on peut, comme tes trajets au quotidien, c’est exactement commencer à déplacer ces petites pierres.
    J’essaie aussi d’aller à mon rythme. Être exigeant avec soi, c’est bien, mais l’être trop (et trop vite) c’est à mon sens se brusquer et risquer de se dégoûter.

  4. Lior dit :

    Salut Corinne ! Ici Lior aka Nalu :)

    Je suis de temps en temps tes activités sur tes différents blogs et ta vie me surprend vraiment à chaque fois ^^

    En tout cas tous tes sites sont vraiment super, tu as beaucoup de talent pour ce qui est du design, je te souhaite de réussir dans la vie quoique tu fasses…

    S’il pouvait y avoir plus de gens comme toi qui abordent la vie d’une manière aussi philosophique on se porterait mieux je pense !

    J’espère pouvoir rencontrer une fille comme toi un de ces jours ^^

    Grosses bises !

  5. Corinne dit :

    @Jean-Philippe | Merci à vous pour l’inspiration :) La peur effectivement, ça me paraît être le grand problème. Peur de se tromper, peur de perdre quelque chose (ne serait-ce que du temps). J’ai souvent l’impression qu’on reflète constamment notre vacuité en nous offrant mille solutions pour nous permettre d’auto-cacher ces peurs. C’est créer un manque extrêmement négatif, une sorte de boulimie.
    PS. En Suisse aussi, on trie toutes nos ordures (et c’était déjà le cas il y a 20 ans). D’ailleurs, depuis quelques années, nos sacs poubelle sont taxés, de sorte qu’on n’y mette que le minimum. C’est un peu répressif comme mesure, mais ça fonctionne bien, pour forcer les réticents. Seul problème encore, en les forçant je ne suis pas certaine qu’ils réfléchissent aux implications de la bonne manière.

    @Lior | Hello :) Merci beaucoup pour ce gentil message, ça me fait plaisir de te voir ici! Pour ce qui est de rencontrer une fille comme ça, les personnes de sexe opposé qui ont partagé un bout de ma vie sont plus ou moins d’accord « trop compliquée »… (y’a des « side-effects » ma foi :p) Je ne sais donc pas si te le souhaiter :D À bientôt!

  6. Astrid dit :

    Très bon article, bravo!

    Perso, je suis écolo depuis l’adolescence, quand je vivais en Europe et que j’ai commencé à gagner ma vie, je n’achetais que des produits biodégradables et non-testés sur les animaux. Depuis que je vis au Mexique, c’est un véritable parcours du combattant! Je trouve quelques produits biodégradables mais c’est dur! Quand je me suis installée chez mon copain, j’ai dû lui apprendre (à lui et à sa fille) d’utiliser des serviettes en tissue et pas en papier, d’éteindre la lampe quand ils n’étaient pas dans une pièce, de fermer le robinet quand ils se brossaient les dents, etc.
    Maintenant, ils le font plus ou moins automatiquement mais ca a été difficile de changer leurs habitudes même s’ils comprenaient ma motivation!

    Je suis d’accord pour le pipi sous la douche et j’avoue que je le pratique aussi ;-) Je lave tout à l’eau froide sauf les draps et les serviettes par exemple et les trucs VRAIMENT sales.

    Bref, j’essaie de faire de mon mieux avec les moyens du bord.

    Quand à l’avion, je ne le prends qu’une fois par an quand je rentre en France, par contre j’utilise ma voiture tous les jours car les transports en commun sont vraiment misérables et les distances sont trop longues pour les parcourir à pied!

  7. Corinne dit :

    Hello Astrid,

    Encore une fois ton intervention nous montre comment toutes les habitudes que l’on peut prendre dans un pays vont être extrêmement dures à maintenir ailleurs.

    On pourrait ajouter qu’il faut donc rester flexible, « agile », et être prêt à se réadapter et à redéfinir ses limites où que l’on soit.

    Merci!

  8. Laurent dit :

    Bonjour,

    A une époque où sur une grande majorité de produits, il y a écrit « made in China » dessus, je me demande comment faire pour se passer des produits venant de très loin.

    Et ce qui est fabriqué moins loin n’est pas nécéssairement meilleur pour la planète. Pour donner un exemple que je connais, je sais que des choses comme des libres peuvent très bien être imprimés dans un pays, puis reliés dans un autre, et revenir à leur point de départ.

    Se débarrasser de certains objets est sans doute une bonne chose, mais pour moi faire une lessive dans une machine qui m’appartient ou non c’est exactement la même chose.

    Le problème n’est sûrement pas de posséder ou non un objet. Le problème c’est que ces objets sont maintenant fait pour ne pas durer. Soit parce que leur durée de vie a été volontairement faite très courte, soit parce qu’ils seront remplacés très vite pour être à la mode.

  9. Corinne dit :

    Bonjour Laurent,

    Il me paraissait évident que je parlais des produits de consommation courante (aliments) en soulignant le « brin d’exotisme », mais j’ai certainement dû mal m’exprimer. Ma démarche est de favoriser la production locale pour éviter la pollution et le gaspillage de ressources qu’entraînent le transport et la mise en condition d’un aliment venu de très loin.

    Pour ce qui est des autres objets, il serait effectivement difficile de faire mieux. Je n’ose pas imaginer de combien de pays différents proviennent les milles pièces de mon ordinateur.
    On peut par contre se créer des démarches pour certaines choses, comme l’achat de meubles en bois FSC (replanté), éviter les produits à base d’huile de palme (plantations qui dénaturent nombre de paysages et d’écosystèmes), etc.

    Niveau vestimentaire, cela dit, c’est extrêmement difficile. Tout est made in Bengladesh, Vietnam, Cambodge… Trouver des boutiques spécialisées en vêtements locaux, c’est souvent un luxe (prix fort élevés) que pas tout le monde ne peut se permettre.

    Mis à part cela, l’article ne parle pas de se débarrasser d’objets, mais de changer ses habitudes en harmonie avec soi-même.

    On peut cependant, comme démarche, aussi choisir des objets que l’on sait pouvoir durer.

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