La vie
nomade

Combiner vie nomade et travail

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Ceux qui me suivent sur Facebook, Twitter ou Instagram ont le loisir de me voir fréquemment changer de lieu. Au premier janvier, j’étais à Rotterdam. Le 4, j’étais en Suisse. Le 8, à Paris. Le 22 en Suisse à nouveau, le 24 toujours en Suisse, mais à la montagne. Le 31, à Bruxelles. Et me revoilà en Suisse jusqu’au 19, date à laquelle je repartirai, pour Newcastle. Je m’auto-donne le tournis parfois. Et je mets où le travail dans tout ça?

Les déplacements demandent du temps…

Avion à Bruxelles

… et beaucoup d’énergie.

Pour un vol d’une ou de quelques heures déjà, il faut faire sa valise, se déplacer jusqu’à l’aéroport, il faut y être en avance, il faut passer le check-in, la sécurité, et puis attendre patiemment l’embarquement. Puis il faut récupérer ses bagages (sauf si on n’a pas de chance), passer la douane sans encombres (sauf si on n’a pas de chance), déterminer quel transport emprunter pour se rendre à son logement dans une ville souvent inconnue, déposer sa valise, la défaire, repérer les lumières, le chauffage, les verrous dans son nouveau chez soi, s’installer quoi.

C’est sympa quand on part en vacances deux fois par année, mais quand cette routine devient une affaire hebdomadaire, il faut avoir les nerfs solides. Cela dit, je suis convaincue que l’être humain est un professionnel du conditionnement: il s’habitue à tout, il faut juste forcer un peu parfois.

Se déplacer avec moins de stress

Lorsque je me déplace, je prends bien soin de laisser ma journée vide de toute tâche professionnelle ou activité. C’est le rythme minimal que j’ai trouvé pour m’adapter sans me sur-stresser. Le désavantage, si je pars pour un temps court (par exemple une semaine), deux précieuses journées s’envolent.

Malgré quatre solides années nomades derrière moi, je suis toujours un peu secouée par les déplacements (j’ai toujours un peu peur des avions, oui) et l’arrivée dans l’inconnu, bien que j’aie fait de jolis progrès, depuis le temps!

Le secret? Une vie émotionnelle plus équilibrée

Notre belle semaine à l’étranger s’est déjà écourtée à 5 jours. Et il faut travailler. Et il faut se balader quand même. Bon, comment on s’organise? Fifty-fifty? Le matin travail, l’après-midi balades, le soir re-travail? L’inverse? Trois jours de travail, deux jours de balades? L’inverse?

C’est toute une question de rythme. Dans quel schéma je me sens le plus à l’aise et accomplie, le moins stressée? Les rythmes changent selon la personne, et c’est tout un travail sur la durée que de réussir à les définir, que de trouver le précieux équilibre. Ce sont à mon sens des choses qu’il faut expérimenter, afin de mesurer correctement leur impact sur nos émotions et notre bien-être.

Ce sont aussi des choses qui sont influencées par tellement d’autres éléments extérieurs qu’ils ne peuvent pas être coulés dans le marbre. Que se passe-t-il dans ma vie? Est-ce que je me sens seule? Est-ce que je suis amoureuse? Est-ce que j’ai un conflit à résoudre? Est-ce que je suis malade? Est-ce que j’ai besoin de me dépenser, de me détendre?

Travailler tout en voyageant

Le secret d’une vie équilibrée, qu’elle soit faite de voyage et de travail ou non, réside en l’écoute très attentive de ses émotions et en la connaissance intime de soi. Se regarder de l’extérieur: dans cette situation sociale, étais-je à l’aise ou plutôt nerveuse? Si j’étais nerveuse, pourquoi? Si j’étais à l’aise, pourquoi? En découpant ces éléments au fil des expériences on se donne l’opportunité de se créer un environnement émotionnel qui nous convient, ou de s’éviter des situations qui pourraient nous encombrer. Et avec cela, vient la nécessité de savoir dire oui à un moment de détente lorsqu’il est nécessaire, et non à une situation compliquée quand on sait qu’elle sera difficile à gérer. Le travail d’une vie!

Pourquoi je parle de cela? Le voyage continuel et l’adaptation constante à de nouveaux endroits est complexe, elle demande une certaine force. Et plus l’environnement dans lequel on choisit de voyage diffère culturellement du nôtre, plus la difficulté croît. Vouloir être en voyage constant tout en travaillant en tant qu’indépendant comporte de hauts niveaux de stress. Il faut apprendre à le gérer, à se gérer.

Alors, travailler à 100% tout en voyageant?

Possible! Parce que si on en revient à ma semaine très courte d’exemple, moins les deux jours qui s’en sont allés pour le déplacement (= le week-end) il nous reste cinq jours à 6-8 heures de travail, et à tout autant de loisirs (= découverte de la ville).

Je dis aussi très stressant. Non seulement on a perdu un week-end (cela veut dire pas d’escapades un peu plus lointaines, parce que le temps qu’on perdrait en se déplaçant les rendrait très courtes), en plus on n’a que quelques heures pour voir ce que l’on a à voir.

Mais encore une fois cela dépend de son rythme personnel. J’ai trouvé que trois mois passés à un endroit, c’est vraiment l’idéal. On a le temps de prendre des habitudes. Les habitudes sont finalement des mécanismes qui une fois mis en place ne demandent plus que de l’énergie « en veilleuse », laissant la place aux tâches nouvelles, comme la découverte et l’adaptation à un nouveau lieu.

Voyager plus longtemps et plus lentement

Ce n’est pas toujours possible, mais les nomades semblent unanimes: pour combiner agréablement voyage et travail, il faut voyager plus lentement.

La plupart d’entre nous découpe son année en plages « voyage » et plages « travail ». Par exemple, travailler 6 mois, voyager 6 mois. Ou alors alterner 1 mois de travail et 1 mois de voyage.

Pour moi qui suis toujours en vadrouille et sans domicile fixe, le mois de travail combine automatiquement une partie de voyage lente qui est celle que je décris plus haut: je me pose dans une ville de mon choix avec pour objectif de me concentrer sur mon travail, mais comme il faut aussi vivre, je découvre organiquement  mon nouvel environnement. C’est une sorte d’expatriation express!

Être efficace? Planifier et organiser!

Dans les prochains articles sur ce thème, j’aborderai des sujets un peu plus techniques, telles que la planification et l’organisation du travail en mode nomade.

Et pour ceux qui se demandent ce que je fais comme boulot et ce que font les autres nomades

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(16 commentaires)

  1. C’est pour cela que nous avons opter pour rester un mois tout entier à un endroit où nous pourrons combiner le travail et la découverte du lieu. Cela nous permet de nous installer pour travailler-ou étudier pour notre fils-sans stress et découvrir la région tranquillement.

  2. Toi, comme moi on peut se permettre de travailler et voyager, il nous suffit uniquement une connexion internet.
    Je pouvais me le permettre aussi en tant que consultant. Mais ce qui change aujourd’hui c’est l’heure à laquelle je me lève, et ça, ça n’a pas de prix.
    Je pense qu’il faut surtout casser la croyance que pour bien travailler il faut bosser de 9h à 19h, l’efficacité et l’organisation ont des heures qui dépendent de nous-même, d’où l’importance de se connaître et de savoir s’écouter comme tu dis.
    Perso je suis efficace en aprem et sur une période étalée plutôt que 6mois de taf et 6mois de vacances… Chacun son rythme. T’as appris à te connaître avant ou pendant ton entrepreneuriat ?

    • J’ai appris sur le tas, comme je n’ai jamais été employée et que j’ai commencé à travailler en indépendante pendant mes études. Beaucoup de ratés, je dois dire – mauvaise gestion du temps, de la facturation, de ma confiance en moi, et aussi de mon entourage social qui ne me correspondait pas. En fait, pas grand chose ne marchait avant que je plaque tout il y a 4 ans, mais bon, je survivais. J’ai dû apprendre à m’aimer et à me construire une vie dans laquelle j’avais plaisir à évoluer avant de réussir à écouter mes émotions et mes besoins.
      Moi je voyage presque toujours en même temps que je travaille. En fait, je ne prends jamais de vacances, si ce n’est pour un week-end occasionnel. Par contre s’il y a une occasion de visite ou d’expérience ou de sortie, j’ai toujours de la place pour sauter dessus. En fait, je gère ça assez organiquement. Je travaille quand il faut, et je voyage quand il faut. Les jours de la semaine et les heures ne comptent pas. Et si je dois dormir, je dors.

      • Et sur ce plan là je t’admire ! Tu me confirmes bien qu’on apprend bien de ces échecs et moins de ses réussites… Un de ces quatre on se croisera entre deux vols ;)

        • Avec plaisir :) Malheureusement pour les échecs, oui! Mais plus encore par le contact avec d’autres qui sont déjà passés par là. Professionnellement, faire un max de rencontres et écouter les histoires des échecs des autres aide à fond (encore une erreur que j’ai faite au départ, je me suis pas mal isolée). Le milieu des entrepreneurs est formidable pour ça, j’ai trouvé que les gens sont très enclins à parler de leurs échecs/erreurs, du fait que justement, c’est culture commune que les échecs sont nécessaires, passages obligés, et qu’ils contribuent à l’évolution, surtout quand on débarque de nulle part sans MBA en poche! Trouver la bonne communauté, c’est prendre un ascenseur vers le haut!

  3. jonathan dit :

    Apres 10 mois de voyage, j’ai constaté que la formule la plus efficace pour moi était de séparer voyage et boulot. Quelques mois de voyage suivis de quelques semaines de pause pour bosser.

    Je suis à Lima depuis 2 mois, je ne voyage plus, mais je n’ai jamais joué aussi bien au poker + écrit.

  4. Tiphanya dit :

    Le voyage lent, il n’y a que ça de vrai. Mon objectif est aussi de travailler moins de 35h par semaine.
    A notre départ c’était facile, ma fille dormait 2h par jour, j’y ajoutais 1/2h le matin et 2 ou 3 fois par semaine une grosse plage de 3 ou 4h non-stop.

    Mais depuis qu’elle fait plus la sieste, je n’ai toujours pas osé me remettre au boulot en soirée, après son coucher. Du coup, c’est le bazar !

    Par contre un peu comme toi, j’anticipe les jours de déplacement, je travaille plus la veille, je ne travaille pas pendant et j’annonce que je suis indisponible le premier jour d’arrivée. J’ai trop peur d’avoir des soucis d’internet (qui se sont effectivement produits).

    • Je suis toujours admirative de ceux qui arrivent, en plus, à combiner leur vie de famille dans tout ça ;)
      Et tu as raison pour les problèmes d’Internet, il vaut mieux prévoir des délais plus larges.

  5. Romain et Stéphane dit :

    Et que dire des hotesses de l’air et des stewards alors, en tous les cas bonne continuation :)

  6. Wow c’est du mouvement ca Corinne! Tu n’arrêtes donc jamais hehe. Avec ton boulot de designer web, pourquoi bouges-tu autant? Tu dois aller rencontrer les clients? Quoique exigente, t’as une vie pas mal moins routinière que plusieurs d’entre nous :)

    • Mon job de designer n’implique pas de mouvement en fait, je peux travailler à distance. Par contre je fréquente ces temps pas mal de conférences et d’événement sur le thème du voyage, pour me créer des connexions, vendre mes services/produits, m’orienter plus dans le tourisme. Et sinon en règle générale, ça me fait juste un bien fou d’être tout le temps en train de bouger :D Alors tout excuse est bonne!

  7. Chris dit :

    Je suis d’accord avec toi, il faut adapter les ryhmes de voyage, mais aussi le rythme de travail :)

    Je suis ne train d’essayer de mettre en place une vie de nomade, mais pour l’instant, je dois fortement limiter le nombre de mes voyages pour me consacrer à la mise en place de ce projet.

    En revanche, une fois que ce sera fait, je pense que 3 jours de travail par semaine suffiront à faire pas mal de choses et à me laisser du temps pour mes voyages. On verra ça en 2015.

    • Hello Chris! Oui, on peut aussi travailler *moins* :) Mais cela dépend de combien on aime son travail, haha. Moi je partais sur cette idée là au départ, mais au final, plus je fais ce que j’aime, moins c’est du travail… Enfin techniquement, ça reste du travail, c’est juste que je ne le considère plus comme ça!

  8. Alima@Ave voyage dit :

    Comme presque tout le monde le dit, tout est question d’organisation. Moi je travaille indépendamment. Je ne communique avec mes clients que par internet. Alors j’ai tout mon temps pour aller et venir comme je l’entends.peu importe que je sois au fin fond du bout de la terre, tant que je respecte les délais et que je fais bien mon travail, mes « patrons » sont contents! .

    • Salut Alima! C’est exactement la même situation pour moi. Tu en parles comme si c’était léger en sans stress et que ça allait de soit, ça doit vouloir dire que ton organisation est bonne. Si tu as des conseils à partager, je suis toute ouïe.

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