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Bilan de la vie nomade en 2015: le voyage constant, c’est parfois fatigant… mais toujours enrichissant!

Publié le • Dernière mise à jour:
Les moments forts de cette sixième année de nomadisme, suivis de considérations sur mon avancée dans le style de vie nomade. À la recherche d’équilibre, toujours!

Moments forts de cette sixième année de nomadisme

Kokemäki

Kökemaki, Finlande

Cette nouvelle année de vie nomade a commencé fort, en janvier, lors de mon premier voyage en Finlande: des envies de grands froids toujours plus grandes mais surtout, une escapade avec mon amie, finlandaise et nomade, Mirje. Elle m’a emmené pour quelques jours dans sa maison familiale à Kökemaki où j’ai découvert le précieux du silence, des émotions qui flottent dans l’air, sans besoin aucun de les articuler.

Mari à l'heure à BarceloneÀ mon retour de Finlande, je me suis rendue à Barcelone, où je suis tombée amoureuse d’un Catalan. Ceux qui m’ont lu dernièrement ont peut-être en tête la lettre P? Oui, c’est bien lui. Malgré la fin horrible et la lumière noirâtre qu’elle jette sur toute l’histoire, nous avons tout de même passé de très beaux moments de découverte de la Catalogne. Nous avons appris à nous connaître au bord d’une mer en colère et avons visité de nombreux villages et sentiers ensemble, dont je n’ai jamais vraiment pris le temps de parler, mais ça viendra!

Porto-Vecchio et Santa Giulia, Corse

Porto-Vecchio, Corse

En mai, j’ai découvert la Corse avec un regard différent, à l’aide de mon amie Audrey qui voyage en fauteuil roulant. Nous avons entrepris un road trip à mille à l’heure à travers le sud de la région, partagé des moments très intenses, rencontré des gens formidables, et été ébahies par la beauté de l’îleDécouvrez toute la saga de ce road trip

Colombie-Britannique, vallée de l'Okanagan

Okanagan, Canada

En septembre, j’ai enfin eu l’opportunité de faire un saut hors Europe pour le Canada, où j’ai participé au salon GoMedia, réunissant médias et acteurs du tourisme local: une opportunité formidable de rencontrer tout un tas de gens sur la même longueur d’ondes… et de quoi me motiver à continuer mon travail ici. Je suis tombée amoureuse du Canada, ma foi, et j’en ai tiré tout ce que je pouvais durant les deux courtes semaines qu’aura duré mon voyage, y compris une piqûre de rappel sur les bienfaits du voyage. Ce n’est donc certainement pas un adieu!

Bang Ban Pat, Phang Nga, Thaïlande

Bang Ban Phat, Thaïlande

Juste après, un autre saut de puce, dans ma Thaïlande bien-aimée! J’y ai découvert la province de Phang Nga, au sud. Il y a quelques années, j’ai vécu plus d’un an en Thaïlande, entre Chiang Mai et Bangkok, mais je m’étais tenue bien à l’écart du sud. Phang Nga est une province exceptionnelle, pleine de nature et d’espace pour un tourisme plus vert, mais aussi pleine de spiritualité.

Mais le moment le plus intense est certainement celui que je suis en train de vivre à l’instant, un voyage pour me retrouver (comme souvent) à travers l’Est, en train. Je suis partie à la découverte de pays et de villes qui m’étaient inconnus (ignorance quasi totale!) et je m’en prends plein les yeux, le coeur et surtout, j’en apprends tous les jours.

Bucarest

Bucarest, Roumanie

Considérations nomades pour 2015

T’es pas nomade si…

Je souris toujours doucement lorsqu’on me dit « t’es pas nomade si tu restes tout ce temps arrêtée à X endroit » ou encore « t’es pas nomade si tu retournes tout le temps en Suisse ». Le nomade se doit-il de s’essouffler et de bouffer un maximum du globe pour mériter son titre?

Il y a autant de façon de vivre qu’il y a d’êtres humains, et je ne saurais rentrer dans les cases dans lesquelles certains veulent à tout prix me mettre. Je voyage à mon rythme: à toute vitesse si j’ai envie, ou très très lentement (si j’en ai envie aussi).

J’ai d’ailleurs une forte préférence pour le voyage lent, car je suis persuadée que c’est à travers une halte prolongée que l’on acquiert le plus de connaissance et de compréhension d’une autre culture et que l’on tisse des liens humains solides. Rien ne m’empêche, cela dit, de tracer des destinations pour en relever l’ambiance! Mais les pauses nécessaires entre de courts voyages se font plus longues au fur et mesure que je… grandis.

Être nomade, c’est fatigant

J’en avais déjà parlé sur mon article Démystification de la vie nomade (et ailleurs, à de nombreuses reprises, vous trouverez tous les articles relatifs à mes interrogations et décisions dans la section Devenir Nomade). Mon regard sur la fin de cette sixième année pointe toujours vers la même direction mais s’accentue: j’ai besoin de pauses (pour me ressourcer, pour travailler, pour me lier avec les gens), et j’ai besoin de recréer constamment une sensation de chez moi où que j’aille. Cela passe par la manière dont je ficelle mes bagages (lourds, mais avec mes petits repères) ou encore par la durée de mes séjours, toujours plus longs lorsque c’est possible.

Attention, je ne me plains pas, hein! J’ai choisi mon style de vie et je ne le changerais pour rien au monde. Mais très loin de moi l’idée de vous vendre un rêve impossible: avoir la bougeotte demande une énergie folle, avoir un travail en tant qu’indépendant aussi, tenir un blog sérieux aussi, faire de la photo aussi…

C’est une simple question de trouver son rythme (mais plus difficile de l’appliquer en pratique). J’approche doucement de mon équilibre mais c’est un travail de très longue haleine. Je ne suis malheureusement pas la personne la plus flexible (cf. mon article sur l’hypersensibilité) et je reste persuadée que certains savent s’écouter bien mieux pour atteindre cet équilibre plus rapidement.

Le voyage, plein les yeux tous les jours!

Oui, toujours! Mais c’est une question d’état d’esprit. C’est en gardant les yeux grands ouverts sur la beauté du monde et en laissant une place immense à la surprise que le voyage nous en envoie plein la figure tous les jours. À vrai dire, c’est la vie tout court, et il y a mille autres façons que le voyage de se sentir heureux. Mais c’est en tout cas ma passion à moi, mon raccourci, ma façon de vivre et il fonctionne à la perfection. Pour une de mes amies, par exemple, c’est le yoga. À travers nos expériences complètement différentes, nous atteignons les mêmes conclusions et progressons d’un même rythme sur notre chemin de vie.

Grand Bazar d'Istanbul

Grand Bazar d’Istanbul

Excusez-moi, j’ai kébab.

Souvlaki Kosta, Athènes

Un souvlaki à Athènes

Vous êtes tellement tout plein à me demander comment je gère ma vie nomade financièrement! Il n’y a pas vraiment de secret, pourtant. Je fais ce que je sais faire (alias, du travail), je gagne des sous, et je les dépense en voyage plutôt qu’autre chose.

Comme je suis indépendante, je n’ai pas de revenus réguliers. Il y a donc des périodes de ma vie où c’est la fête totale (à moi les boutique hôtels de charme et les tables étoilées!), et d’autres où c’est la grande misère (ça tombe bien, j’adore les kébabs).

Mais l’appel du voyage, quand il se fait sentir, reste plus fort que mes paranoïas financières en moments de déficit. Je ne suis vraiment pas la personne la plus responsable qu’il soit. Mais que diable, on ne vit qu’une fois… et surtout, on survit toujours!

Cette année a été très difficile financièrement, car je suis en pleine reconversion professionnelle: de webdesigner à rédactrice. Il était temps que je fasse de ma passion mon métier! Mais sans réserves de côté pour bien me lancer, je ne trouve pas le temps nécessaire pour entreprendre toutes mes démarches. Aussi, il est possible que l’an prochain je prenne simplement un job au pif pendant quelques mois histoire de pouvoir correctement asseoir le début de cette nouvelle carrière.

Conclusion: j’y suis, j’y reste (comme d’hab)!

Je n’envisage jamais le retour à ma vie précédente, ou à un style de vie plus rangé. Je veux continuer de vivre comme j’ai vécu ces six dernières années (en mieux!) et je mettrai tout en oeuvre pour le faire. Reste la sempiternelle question d’une base… Oui, j’aimerais ça, avoir une base quelque part, un lieu où revenir quand je veux et me sentir dans la sécurité, la solitude et la lenteur de mon chez moi.

Corinne Stoppelli

Sacacomie, Québec (photo par Nancy Shu Yue ©)

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(24 commentaires)

  1. Violaine dit :

    Bel article Corinne :) Je vois que tu as toi aussi eu une année pleine de rebondissements!
    J’espère que l’on aura la chance de se recroiser au Salon des blogueurs en 2016!
    Bonne fin d’année!
    Violaine.

    • Corinne dit :

      Merci Violaine! Oui en effet :) Et avec grand plaisir pour le salon, je n’ai encore rien organisé mais 99% de chances que j’y sois. Une belle fin d’année à toi aussi!

  2. Lucie A. dit :

    Hello Corinne!
    Merci pour ce joli bilan. Je commence tout juste et me rend compte de la difficulté de trouver cet équilibre, mais on apprend tous les jours.

  3. Emilie dit :

    C’est fou comme parcours ! Six ans de nomadisme !
    Je ne te connaissais pas, j’ai trouvé ton blog très chouette.
    Je suis encore étudiante, mais essaye de mettre en peu d’argent de coté pour mon prochain reportage radio en Scandinavie. Malheureusement, je suis une de ces personnes qui acceptent très bien la solitude mais qui a encore quelques peurs quand il s’agit de voyager seule :)
    Heureusement, il y a ta magnifique boîte à outils pour apprendre à Voyager en solo !
    Je vais en prendre de la graine :)

    Bonne journée !
    Emilie

    • Corinne dit :

      Merci Emilie. Un reportage radio en Scandinavie, trop cool! Pour les peurs, elles s’envoleront quand tu les auras affrontées, et tu as déjà l’air décidée alors c’est gagné d’avance ;) Bonne route et bonne chance pour tout!

  4. Mylène dit :

    Hey!
    Je trouve ton blog très inspirant et ton choix de vie juste géniale!
    Mais j’ai une question, tu penses qu’avec une vie de nomade notre empreinte écologique est beaucoup plus importante qu’une personne ayant un style de vie sédentaire?
    C’est le seul point qui me rebute à adopter ton style de vie

    Sans offenses,

    Mylène :D

    • Corinne dit :

      Salut Mylène et merci! Si tu voyages en train, en bateau (surtout à voile), à pieds, à cheval, à vélo… je pense que tu peux te faire plaisir sur l’empreinte écologique ;) Je rajoute qu’avoir moins de possessions matérielles, c’est aussi moins de consommation, moins de détritus.

  5. Amandine dit :

    J’aime beaucoup ton article, sincère et touchant, comme à ton habitude. Démystifier cette vie nomade, cette vie de voyage… sans pour autant avoir à te justifier : vivre tes rêves, suivre tes pulsions… Sans doute que ceux qui posent le plus de questions sont (parfois) ceux qui ont le plus de difficulté à renouer justement avec cette pulsion de vie qui nous lance (parfois vers le grand chaos, mais c’est le piment du voyage !). Bref, un plaisir de te lire, comme d’habitude :) Bonne suite à ton périple… et à bientôt à Bruxelles ! ;)

    • Corinne dit :

      Merci Amandine :) Oui, c’est cette constatation exactement qui m’a fait prendre la décision de me lancer là-dedans! Un gros décrochage avec moi-même, l’impression de n’avoir été que l’ombre de moi-même pendant trop longtemps et le besoin de réparer ça immédiatement! À bientôt :)

  6. Olivier Coda dit :

    Toujours un plaisir de te lire, tu es un bol d’air frais dans mon esprit embrumé, bloqué dans un bureau.
    Félicitations pour tes 6 ans et à bientôt (et avec grand plaisir) pour tes prochaines aventures :-) .

    • Corinne dit :

      Merci de tout coeur pour ton soutien répété, Olivier :) Je te souhaite (au moins) mille sorties hors-bureau plaisantes pour 2016 :p

      • Olivier Coda dit :

        Alors mille merci à toi :-) !
        J’espère vraiment réussir a sortir plus, aller plus loin, réussir à ne plus être l’ombre de moi même comme tu dis justement.

  7. Jérôme K. dit :

    On trouve son équilibre en basculant à droite et à gauche.
    J’aime penser que se perdre c’est trouvé son propre chemin, alors je te souhaite de te perdre dans ce monde.
    Les merveilles surprennent et la surprise émerveille.
    J’espère que l’expérience que tu partages donneront des ailes aux gens. Il est possible d’avoir peur, c’est normal mais la peur ne doit pas dicter notre conduite.
    J’aime les voyages où l’on prend son temps. Le temps, c’est de la vie.
    Rencontre, émotions, découvertes sont de très belles drogues. Alors sniffe la vie, shoote toi à l’amour, défonce toi à l’inconnu. [T’as le droit de mélanger tous les mots! ;)]
    Mais n’oublions pas que le plus bel inconnu, c’est soit même et se découvrir c’est beau.

    Bon voyage, bonnes fêtes et bonne vie.
    Peut être se croiserons nous au hasard ou même s’est on déjà croisé.

    Memento mori.

    Jérôme.

    (Bravo pour ton blog, c’est beaucoup de boulot et c’est très bien fait)

    • Corinne dit :

      Merci beaucoup Jérôme, pour cette très jolie (et très très sensée à mon sens ;) intervention. Se perdre et se laisser surprendre, j’aime ça! Bonne vie à toi aussi et peut-être à bientôt sur la route :)

  8. Bravo pour ton article, très humble ! J’avoue que la vie nomade a de plus en plus tendance à m’attirer mais je ne suis pas encore prête… Un jour peut-être ! Je te souhaite encore plein de belles découvertes !

  9. CarolineB. dit :

    Ca fait tellement du bien de te lire. Quand je te lis je me sens moins seule (ok, je me répète, parce que ce n’est pas la première fois que je te le dis…) et ton blog m’est réellement précieux. Tout ce que tu ressens me parle et j’ai déjà du répondre tant de fois aux même questions… la mythification d’un style de vie alors que c’est fatiguant et compliqué plus qu’autre chose mais que jamais on ne changerait ce choix… Tes billets précédents sur Bucarest qui parle de gérer la solitude en voyage solo… Le temps nécessaire et les questions sans fin quand on écrit, photographie et dessine en voyage… merci encore pour ton blog lumineux!

  10. Bonjour Corinne,
    Tu trouveras certainement ton équilibre cette année – et la base pour ton repos merité quand tu en as besoin. Ce n’est jamais facile de combiner travail indépendant et vie de voyageur, mais tu t’en sors très bien.
    J’aime beaucoup tes articles. Ta reconversion en redactrice voudrait dire que tu travailleras pour un journal ? J’espère que tu nous en dis plus dans un de tes prochains billets.
    Plein de bonheur pour 2016.
    Cordialement,
    Martina

    • Corinne dit :

      Merci beaucoup pour tes bons voeux! J’aimerais travailler pour les magazines de voyage, oui, mais j’ai encore un gros travail d’exploration à faire à ce niveau. On verra bien ;) Une belle année!

  11. Jennifer dit :

    Ah ma chère amie, que de plaisir de t’avoir vue chez moi cette année, est-ce que j’aurai le privilège de t’y revoir pour la prochaine année? :)

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