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Ré-affronter le chaos de Manille un an après (mais seule)

Publié le • Dernière mise à jour:
C’est le retour tant attendu aux Philippines, un an après. Les souvenirs sont encore forts. Je vais devoir atterrir dans la chaotique Manille, et cette fois, pas de taxi, on la fera locale.

À Taipei, dans l’ennuyeux et plutôt gris terminal 3, je me réjouis du soleil, du sable blanc, mais surtout des sourires philippins. Mon vol n’allait décoller qu’à une heure du matin, mais j’avais décidé de sauter dans le métro cinq heures plus tôt, ne tenant plus en place.

Mon avion m’emmène donc à la capitale, que j’atteins vers quatre heures du matin. Le gardien de l’aéroport m’accueille avec un rayonnant « Good morning, beautiful lady! ». Somnolente, je saute dans une navette routière qui rejoindra la station de métro. Sur la route, je constate que la ville est déjà bien réveillée, identique à celle que j’avais laissée: bourdonnante, chaotique, belle et sale à la fois. On dirait que l’heure de pointe ne soit pas une notion dont on puisse tenir compte ici.

La foule se presse avec moi à l’entrée du métro, dans lequel on a, à peine, un espoir de respirer. Mes bagages encombrants ne découragent personne: on pousse, on se faufile comme on peut.

Manille, Philippines

Du dernier arrêt, il me faudra trouver le bus pour San Pedro, dans la province de Laguna, pour rejoindre Cristine, mon amie philippine. La gare routière est déboussolante, comme le reste: des tonnes de véhicules, et des vendeurs de billets qui hurlent leurs destinations façon criée au poisson.

Un garçon est accolé au mur, je l’appelle, mais il m’ignore. Je me plante au-devant, faisant un grand geste avec la main, comme pour le réveiller. Il ne me jette pas un regard et tend sa main vers le type qui me montrera le bon bus. La tension est affolante, il faut caser là-dedans un maximum de personnes au plus vite.

Assise, ouf. Dans les rangées de trois, pas moyen d’utiliser un morceau de place pour mes sacs. Tout sera à placer sur moi-même: bagage à main sous mes pieds, sac à dos contre ma face. À gauche, une demoiselle très calme, à droite un type qui prend un peu trop de place. Le couloir du bus se remplit de gens, aussi. Il ne reste pas un millimètre inexploité.

Le type à ma droite me demande dans un anglais approximatif d’où je viens, et me fait remarquer que je suis jeune. Oui, merci! Il me tend un chewing gum avec un sourire et me salue en quittant le bus.

À l’arrivée, je dois retrouver mon amie près d’un fast food, Jollibee. C’est 7 heures du matin, maintenant, elle a dû s’endormir en m’attendant car il n’y a personne. Un peu alarmée, et n’étant pas sûre d’être à bon port (les arrêts sont baragouinés en taglish, une mixture d’anglais et de tagalog, la langue locale), je stresse.

Mon téléphone ne veut pas marcher. Je demande de l’aide à une jeune fille que j’ai certainement dû effrayer… Elle me dit qu’elle ne peut pas appeler avec son portable mais j’ai le sentiment qu’elle ne veut pas aider l’oiseau bizarre que je suis: des étrangers à San Pedro, ils ne doivent pas en voir souvent.

Une dame nous remarque et s’approche, elle me demande si je cherche quelque chose. Je lui explique la situation. Elle m’invite à entrer dans le fast food pour lequel elle travaille, elle se fait douce et rassurante et me promet de m’aider. Elle s’assied avec moi, m’offre un café, et tente d’appeler (sans succès) mon amie Cristine. Elle me propose de m’escorter jusqu’à son appartement, et puis finalement, le téléphone décroche: elle est en route! Un grand merci à ce soleil philippin!

Je suis un peu secouée par tous ces paradoxes, comme je l’avais été un an auparavant, mais je me sens plutôt bien. Pas de choc: ici, je me sens un peu comme à la maison. Et puis il y a Cristine, ce sera plus simple, elle est d’ici.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(6 commentaires)

  1. Abet Lagula dit :

    I had to use an online translator to understand French, lol. But welcome back to the Philippines, Corinne. Enjoy!

    • Corinne dit :

      Thank you Abet :)

      Google translates like crap but you can get a feel of it yeah!
      This one is about you guys: http://www.vie-nomade.com/manille/ but Google makes it sound crappy while it should sound breathtaking and super cool, haha. I’ll translate it into English at some point to give you proper justice ;)
      Too bad I just skipped Manila, my friend living in Laguna, would have enjoyed having another bottled kalamansi juice with you :D
      Two weeks is so short :(

      • Abet Lagula dit :

        WOW. If you don’t mind me sharing, thank you for featuring us on your website. May you have more adventures to come :)

  2. NowMadNow dit :

    J’aime la dernière photo. Elle transmet bien le flou de ces départs. 

    NowMadNow

  3. Tu as l’air de connaitre les Philippines comme ta poche à voir tous les posts à ce sujet!
    J’aime bien cet article, je reconnais des sensations que je peux ressentir quand j’arrive dans un nouveau pays sans avoir vraiment organiser mon arrivée…
    D’ailleurs je pars dans quelques jours pour passer Noël aux Philippines, j’ai même pas encore ouvert un guide de voyage!
    Quelle destination proche de Manille et facile d’accès tu me conseillerais?

    • Corinne dit :

      Salut Amélie, comme ma poche, je n’irais pas jusque là :) Qu’est-ce que tu entends par proche? Je ne connais pas trop la région de Manille (tu vois ;) Mais tout est vraiment facile d’accès avec les vols. Pourquoi pas Puerto Princesa? Je n’y suis jamais allée, mais j’en ai entendu du bien. Sinon la province où j’ai passé le plus de temps, Negros Oriental, plein de richesses naturelles à explorer!

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