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Bilan: 5 mois de vie nomade, réaliser un vieux rêve

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Il y a 24 ans de cela – j’avais alors 3 ans tout rond, et pas encore toutes mes dents – j’ai rempli mon tout premier sac à dos. Contenu: une brosse à dents, un savon, des mouchoirs et mon doudou, Nuage Brun (un poulain).

« Maman, je m’en vais »
« Mais comment vas-tu survivre? »
« Je dormirai dans des cavernes et volerai les légumes dans les jardins »

Depuis ce jour, un rêve: déployer mes ailes et voir autre chose.

Aujourd’hui, je suis enfin sur la route depuis un peu plus de 4 mois, et 3 mois que j’ai posé mes valises à Chiang Mai en Thaïlande. Je déambule au quotidien dans des ruelles qui semblent déjà appartenir au décor, tant elles me sont devenues familières.

Mais souvent, je m’arrête et je me dis « Corinne, t’es en Thaïlande » – et cela suffit à me replonger dans l’immensité – viscérale – de mon accomplissement. J’ai réalisé mon rêve, je suis ailleurs, dans la différence.

J’ai parfois du mal à y croire tellement mon adaptation s’est faite rapidement – c’était finalement bel et bien ma façon de vivre. Je suis une citoyenne de partout et de nulle part à la fois.

Peut-être est-ce ce paradoxe dans lequel j’ai été plongée depuis toute petite qui m’a façonné. Les allers-retours constants entre Naples en Italie du Sud, et Fribourg en Suisse, le choc culturel au quotidien, le fait de ne se sentir appartenir à aucun lieu en particulier.

Peut-être est-ce le fait d’avoir été fille unique, toujours seule face à mes débats intérieurs d’adolescente. Le fait d’avoir eu à chercher toutes les solutions pour m’en sortir et pour grandir plus vite.

Peut-être est-ce mon profil de leader, ou de taureau têtu, peut-être ce désir d’avoir toujours des réponses qui sortent du cadre de la théorie: du tangible, voir – toucher – sentir – et ressentir.

Je me questionne ainsi parfois sur la source de cette énergie qui n’a jamais éteint ce très vieux rêve en moi, je me regarde dans le passé et je vois la petite fille trimer pour se dépayser – compter les mois entre les voyages – et pleurer si fort de devoir revenir.

Et aujourd’hui, j’ai un sourire scotché en permanence sur le visage. L’inspiration m’est revenue, avec le plaisir de rencontrer des gens – et la force de continuer à apprendre, exponentiellement.

J’ai réalisé mon rêve et je suis désormais capable de reconnaître que le bonheur, ce sont de petits instantanés, d’infimes instants à cueillir au fil du temps. Peut-être que la recette, c’est de leur préparer le terrain, de multiplier leur chance d’apparaître, d’ouvrir des portes en somme – mais surtout, de les traverser.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(7 commentaires)

  1. Lucie dit :

    C’est tellement l’fun de changer de paysage! Ça fait 4 fois qu’on déménage (rien d’aussi dépaysant que de partir de la Suisse pour s’en aller en Thailande, mais quand même, des p’tits changements! lol) à toute les fois j’ai trouvé excitant de changer de décor comme ça, rencontrer de nouveaux gens, découvrir, voir et apprendre. Tu sembles vraiment dans ton élément dans tout ça. Je regarde tes photos, t’as l’air épanouie, souriante, heureuse, bien loin de la petite Corinne un peu troublée d’il y a quelques années! :) Je suis vraiment contente pour toi!

  2. Fabrice dit :

    Jolie texte Corinne,

    Take care!

  3. Nathaqlie dit :

    Magnifique, tellement vrai, tellement toi ma Co. Comme je suis contente que tout se passe bien et que tu vives enfin ton rêve. Il t’en a fallu du courage, je le sais pour faire le pas. Ce n’est pas donné à tout le monde, mais toi ma petite perle tu es une personne exceptionnelle. je suis ravie de t’avoir comme amie.

  4. cathy mini dit :

    J’ai ressenti la même choses cet été, pendant les deux mois que j’ai passé au Japon. Je m’y suis sentie chez moi pour la première fois depuis des années… Comme si j’avais été destinée depuis toujours à y venir.
    Bravo pour ton courage, ton blog est une inspiration.
    En espérant que nos routes se croisent un jour, au détour d’un voyage.

  5. Louis Paul Obiang Modoss dit :

    Bonjour je suis Louis Paul du Gabon, je vis à Libreville. Je suis un passionné de voyage, j’ai seulement voyagé une seuls fois. Par ce réseau je souhaiterais parcourir tous les cinq continents rencontrer de nouvelles civilisations de nouvelles personne. Et je suis aussi prêt à accueillir des personnes qui veulent venir en Afrique plus précisément au Gabon à Libreville.
    Merci.

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