Carnet
de bord

Se retrouver, en pays bouddhiste

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Petit flashback. Il y a 4 mois environ, je débarquais par hasard à Chiang Mai en Thaïlande. En août, je commençais déjà à ressentir des changements intenses dans ma manière de voir le quotidien. Etat des lieux après m’être considérablement établie dans cette ville particulière: mon apprentissage est exponentiel et je n’en vois plus le bout – ce qui m’est terriblement excitant.

Ban Bon Doi

J’ai commencé ma balade comme le font la plupart des touristes ici. J’ai débarqué d’un songtaew (petit bus indépendant servant de transport en commun) avec mon gros sac à dos à 7 heures du matin après 14 heures de bus ultra-climatisé depuis Bangkok. Epuisée, j’ai déambulé les rues avec quelques compagnes de fortune et je me suis arrêtée au milieu du Somphet Market.

Chiang Mai n’avait alors à mes yeux (à peine ouverts) pas grand chose d’excitant, si ce n’est le marché lui-même où pour seulement 25 Bahts (0.60€) j’ai mangé mon premier boeuf au basilic frit: une bonne entrée en matière.
Esquivant les tuk-tuks et les guides touristiques divers, chaque jour était une aventure pour apprendre à me déplacer et à agir à la façon thaï, à la recherche d’une certaine authenticité (et aussi de moyens de réduire les budget).
Aujourd’hui, plus personne ne me houspille dans le marché, ni même à l’extérieur pour m’emmener ou me vendre des services: on dirait qu’à la manière où je me déplace, l’on peut déduire que j’appartiens désormais au pays.

Retour en arrière de quelques mois. Je me lie d’amitié avec le personnel de la guesthouse Mojito, où je réside durant trois mois. C’est Eff, une fille de mon âge, qui gère la maisonnée: un caractère bien trempé, à la fois si douce et si sûre d’elle: une main de fer sertie d’un gant de velours. Avec elle, j’apprends à connaître les petites pratiques et croyances du quotidien bouddhiste. Et puis il y a Boom, un adorable jeune garçon qui connaît le monde de la nuit sur le bout des doigts, et Som, ma professeure de thaï. Avec ces trois nouveaux compagnons, je commence à rentrer dans la vie thaï, à me créer un cercle d’amis au pays, en plus des occasionnels résidents. Les rencontres locales s’enchaînent, je commence à participer à leurs activités quotidiennes, bref, l’immersion se fait très rapidement.

Et c’est une fois immergée que je me rends compte que, l’on n’a vraiment qu’une infime idée de ce qu’est la Thaïlande lorsqu’on n’y met les pieds que pour un court séjour. Après quelques semaines, on s’habitue aux rythmes et à certains usages, et l’on pense cerner quelque chose. Après trois mois, le schéma s’est renversé pour moi, et je prends conscience que je suis bien loin d’avoir tout appris.

Il est difficile de décrire cette sensation, mais il semble que le mode de vie ici est tout à faire parallèle à notre quotidien d’occidentaux. Le zen qui se dégage de chaque thaï, cette patience incroyable et cette faculté de laisser les choses aller, même les plus douloureuses… Et cette limite (très lointaine!) à ne pas franchir qui les rend comme fous et leur fait défoncer toutes les barrières… Ce sont des choses avec lesquelles on semble naître.

Forte de ma culture européenne, je sens que le travail pour renverser mes propres barrières et aller à la rencontre de cette nouvelle façon – qui me séduit au plus haut point – sera long, ardu, mais délicieux.

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Par Corinne Stoppelli

Je suis Corinne, un petit oiseau libre. Sans domicile fixe depuis 2010, je sillonne la planète à la recherche d'inspiration et de points de vue différents. Sur Vie Nomade, je partage mon regard sur le monde, le temps et le changement, d'une plume sincère et d'un objectif curieux et ouvert. En savoir plus?

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(3 commentaires)

  1. Yann Coirault dit :

    Merci. Ca donne envie d’y aller.

  2. Fabrice dit :

    En effet, il faut du temps pour penetrer, ne serais-ce qu’un peu une autre culture. d’où l’interêt du slow travel!

  3. Cédric dit :

    Merci pour ce partage qui donne envie de s’arrêter un moment durant le voyage, afin de plus s’imprégner de la culture locale !

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